- Dans de nombreuses légendes, le premier vampire est un homme qui fut puni et maudit par Dieu : Cain.
- Le vampire est ainsi condamné à ne pas trépasser, tout en voyant ses proches mourir les uns après les autres.
- Les causes de cette malédiction sont généralement un pacte avec des forces maléfiques ou le fait d'avoir renié Dieu. Parfois, le premier vampire est Judas ou Caïn, maudits après leur crime.
- Dans d'autres récits, le vampire est un démon - ou bien le corps d'un humain, possédé par une entité démoniaque - qui subsiste grâce au sang des humains.
Certaines personnes étaient également prédisposées à devenir des vampires, après leur mort, pour des raisons religieuses :
- Les sorciers ;
- Les loups-garous ;
- Ceux n'ayant pas reçu les derniers sacrements ;
- Les pêcheurs, surtout s'ils ne se sont pas repentis avant de mourir ;
- Les suicidés ;
- Les excommuniés ;
- Les non-baptisés ;
- Ainsi que ceux ayant eu la malchance de naître le jour d'une fête religieuse.
Quelques exemples représentatifs de cette mythologie :
- Le jeu de rôle " Vampire la Mascarade " (le vampire originel était Caïn) ;
- La nouvelle " Vij " (le vampirisme est lié à la sorcellerie) ;
- Le film " Dracula " de Coppola (Dracula devient vampire après avoir renié Dieu) ;
- Le jeu de rôle " Ravenloft " (Strahd Zarovich devient vampire après un pacte occulte incluant le meurtre de son frère) ;
- Le film " Dracula 2000 " (le vampire est en fait Judas, maudit pour sa trahison).
2 – Origine superstitieuse : le Folklore et la croyance populaire
- Les populations rurales des siècles passés étaient fortement superstitieuses, et les morts faisaient l'objet de rites funéraires parfois très complexes. Tout manquement à ces rituels mortuaires risquait d'offenser les esprits et de transformer le cadavre en vampire.
- Le vampire s’attaquait alors à ses proches (qu'il étranglait ou dont il suçait le sang), les condamnant à leur tour à devenir des non-morts. Il fallait par exemple éviter qu'un animal passe au dessus du cadavre, ou encore ne pas exposer un corps à la lumière de la lune.
- Au-delà de l'aspect rituel des funérailles, voici d'autres prédispositions courantes pour devenir un vampire, selon les superstitions populaires :
- Avoir été colérique durant sa vie ;
- S'être fait dérober son ombre ;
- Etre sous le coup d'une malédiction ;
- Etre décédé d'une mort violente ;
- Etre le septième fils d'un septième fils ;
- Etre un enfant illégitime ;
- Etre né avec tare physique, ou une particularité : être né coiffé, être né avec des dents, être roux, avoir les yeux d'un bleu très clair, souffrir d'une forte pilosité, avoir des taches de naissance ;
- Manger la chair d'un animal ayant été mordu par un vampire.
- Même si tout être humain est susceptible de devenir un vampire après sa mort, certaines personnes le sont plus que d’autres. Cependant, le corps d’une personne défunte peut également être possédé par le démon dans les heures qui suivent sa mort.
Quelques exemples représentatifs de cette mythologie :
- Les cas de Paole et Plogojovitz sont les plus connus et furent reportés dans les rapports officiels de l'époque ;
- Le court-métrage " Les 3 visages de la peur " propose un vampire folklorique typique, revenu d'entre les morts pour tourmenter ses proches.
3 – Approche littéraire et cinématographique
- La mythologie de l'écrivain Bram Stoker, mise en place dans son roman " Dracula ", est devenue un standard. En réalité, on considère que Bram Stocker a instauré les vraies règles originales. Mais, comme toute règle, elles sont régulièrement transgressées.
- Le vampire " classique " affaiblit ses proies en suçant leur sang. Après plusieurs morsures (généralement trois) - et une fois sa mort venue (après avoir été vidée de son sang) - la victime devient un vampire à son tour.
Cette mythologie surnaturelle fut reprise par Anne Rice dans son cycle, " Les chroniques des vampires ". Par un échange de sang, le vampire crée un lien fort avec les humains qu'il désire. La morsure, avec ou sans échange de sang en retour, reste actuellement la base de la plupart des récits.
- Dans de nombreuses histoires, le vampire peut asseoir son pouvoir sur une proie en lui donnant de son sang sans la mordre. Il crée ainsi une goule, un serviteur fidèle.
- Dans des récits plus modernes, on voit apparaître la notion de " sang-purs " : des vampires nés tels quels tendent à conserver la pureté de leur lignée et méprisent les convertis (ceux nés humains avant de devenir vampire).
- De manière anecdotique, certains récits proposent également des vampires originaux, ayant la forme de plantes, d'animaux ou même d'objets !
Quelques exemples représentatifs de ces mythologies :
- Les films de la Hammer (le vampire transforme ses proies féminines par la morsure) ;
- Le film " Génération perdue " (un clan de vampire crée de nouveaux membres en leur faisant boire le sang du maître vampire. Ainsi devenus des demi-vampires, leur transformation ne s'achèvera qu'avec leur première victime) ;
- Le film " Un vampire à Brooklyn " (le vampire s'assure les services d'un serviteur humain en lui faisant boire de son sang) ;
- Les mangas " Vampire knight " (les vampires de sang-pur règnent sur la communauté vampirique) ;
- Les nouvelles " La cape " et " La robe de soie blanche " (les vêtements transforment peu à peu leurs porteurs en vampires).
4 – Explications scientifiques
- Cette approche explique la contamination des victimes par des raisons médicales plutôt que surnaturelles : un virus, un poison ou même une morsure de chauve-souris peuvent ainsi provoquer le vampirisme. Des humains se transforment volontairement en vampires en s'injectant directement du sang de vampire. Le facteur contaminant est uniquement présent dans le sang, et la morsure est désormais inutile.
- La Porphyrie chronique, cutanée et aiguë (annexe 1.a)
- Le syndrome de Renfield et le vampirisme clinique (annexe 1.b)
- La paralysie du sommeil (hallucinations) (annexe 1.c
- Depuis près de 300 ans, les européens de l’Est pratiquent une médecine préventive destinée à éviter, en plus des maladies habituelles, le vampirisme et la lycanthropie.
En 909, le frère Constantin de Bavière établit avec le plus grand sérieux la liste exhaustive des médicaments : il en recensât 1100 ! Eviter de devenir un vampire n’est donc pas chose facile.
- Il y a toujours eu une bonne et une mauvaise façon de mourir : les malades étaient souvent confinés dans leur lit bien avant que cela ne fusse physiquement nécessaire uniquement pour qu’ils ne puissent faire des choses susceptibles de les transformer en vampire.
Toutes les personnes suivantes doivent être surveillées de près lors de leur trépas :
- les personnes mordues par un vampire ;
- les magiciens, les sorcières ;
- les personnes excommuniées par l’église orthodoxe ( Grèce) ;
- les personnes dépossédées de leur âme par un chat passant aux alentours de leur cadavre (Japon et Angleterre ) ;
- les suicidés, les apostats ;
- les personnes ayant mangé de la viande provenant d’un mouton tué par un loup ;
- les personnes qui n’ont pas été enterrées selon les rituels habituels ;
- les personnes qui n’ont pas été baptisées ;
- les personnes maudites par leurs parents ;
- les personnes non guéries d’avoir été un loup-garou ;
- les personnes tombés à gauche d’un chariot ( pays musulmans ) ;
- le septième fils du septième fils,
- les nouveaux nés avec des dents ou avec le crâne recouvert de placenta ou de cheveux,
- les personnes ayant les yeux très foncés ou, au contraire, d’un bleu très clair,
- les cheveux roux comme Judas et des tâches rouges sur le corps,
- naître d’une mère qui a couché avec des démons,
-certains individus sont prédisposés à ce funeste destin en raison de leurs particularités congénitales
Quand de telles personnes décèdent, il faut redoubler de précautions au moment de l’inhumation.
- Pour ce qui est des croyances populaires, on s’accordait à penser que les suicidés et les homosexuels deviendraient des vampires à leur mort.
Les premiers risquent de devenir vampire car ils ont osé disposer de leur corps qui pourtant ne leur appartient pas. En effet, pour la religion chrétienne, le corps ne nous appartient pas, il nous est prêté par Dieu, ce qui fait du suicide un acte d’offense majeure avec cette horrible conséquence de revenir en tant que vampire et d’errer sans fin.
Pour les homosexuels, ils sont rejetés par l’Eglise et sont donc voués corps et âme à Satan. Ce sont des excommuniés et c’est donc leur prix à payer pour leur pêcher.
C’est croyance existe depuis très longtemps car déjà en Grèce antique, les cadavres de suicidés avaient la tête tranché et étaient brûlées pour que leurs âmes ne viennent tourmenter les vivants.
- Les personnes accusées de sorcellerie pouvaient aussi craindre de revenir en tant que vampire.
- Encore un bon prétexte pour les brûlés vifs. Il n’était vraiment pas conseillé d’être sorcier au temps jadis.
- Pour les roumains, très croyants au sujet des vampires, un bébé pouvait naître strigod (le vampire local). Une femme ayant bu de l’eau impure mêlée à de la salive démoniaque accouche d’un enfant vampire ou encore, une femme enceinte qui est sortie, nue-tête, de nuit et qui a rencontré le Diable qui lui a placé une coiffe rouge pareille à la sienne a des soucis à se faire.
- Toujours en Roumanie, les personnes risquant de devenir strigod à leur mort étaient les maudits, les excommuniés (les pauvres), les géotiens (sorciers), les enfants morts non baptisés, les personnes mortes subitement les pendus et les noyés.
- Ajoutons à cela, les cadavres sur lequel un chat ou un chien était passé et les personnes qui se sont faits voler leur ombre.
- En Roumanie, on transperce le corps de coups d’aiguilles ou encore on l’enduit de la graisse d’un cochon tué le jour de la Saint-Ignace. Pour empêcher l’âme du présumé vampire de réintégrer son corps, on place dans sa bouche un objet tel un gousse d’ail en Roumanie, une hostie consacrée en Grèce ou simplement un citron en Saxe.
Afin que le corps ne puisse quitter sa tombe, on le cloue au fond de son cercueil. Dans les Sudètes, on enroule le corps dans un sorte de bas : le vampire doit chaque année en défaire une maille.
- En Russie, on met des graines de pavot dans le cercueil : le vampire doit les recompter chaque nuit. On enterre systématiquement les suicidés et les excommuniés à la croisée de deux chemins.
*****
La transmission du vampirisme, tout comme les caractéristiques des vampires, ne cessent d'évoluer au fil des récits et de l'imagination des auteurs.
On remarquera que, de toute époque, le vampire est souvent le reflet des craintes de la population. La peur du châtiment divin, les superstitions folkloriques, les épidémies ou encore les dérives de la science, ont tour à tour inspiré les légendes puis les œuvres de fiction.
Les apparitions de vampires coïncidaient avec les épidémies de rage, de peste et de choléra qui décimaient des villages entiers. On croyait volontiers à une épidémie vampirique et les tombes étaient ouvertes : si l’on découvrait des corps exempts de toute raideur cadavérique, on concluait dans ce sens. Ces croyances furent renforcées par les lacunes médicales, le coma étant alors peu connu.
Le phénomène de la non-putréfaction des corps a souvent suffi à faire taxer de vampire un cadavre chez lequel le processus de la décomposition du corps (non embaumé) n’était pas intervenu après plusieurs jours passés en terre, le cas s’étant parfois produit au bout de plusieurs semaines voir de plusieurs mois. Ce fait médical aujourd’hui connu (puisqu’il est le fait de la conservation d’un corps dans une terre possédant certaines propriétés comme des eaux arsenicales qui en retardent ou en empêchent la décomposition) a, dans certaines contrées reculées, accrédité pendant longtemps la thèse de l’existence des vampires.
Il faut savoir qu’un corps enseveli se décompose huit fois moins vite qu’un cadavre exposé à l’air libre, puisqu'il se trouve dans un environnement dépourvu d’oxygène. Dans la religion orthodoxe, un cadavre qui ne se décompose pas est perçu comme le signe de la présence de forces démoniaques alors que dans la religion catholique, le même signe est vu comme étant la marque d’une intervention divine (exemple : les corps de saints non putréfiés voués à la béatification). Mais, dans un cas comme dans l’autre, cet état de fait est considéré comme une chose anormale, non naturelle. Une autre particularité de la non-putréfaction d’un corps est son gonflement excessif qui a fait croire pendant longtemps que le supposé vampire se nourrissait aux dépens des vivants. Il ne s’agissait en fait d’un surplus de gaz non évacués (surtout du méthane) accumulés dans le corps qui lui donnait cette allure de « bon vivant ».
De la même manière, les supposés grognements du vampire dans son cercueil ne sont justement que l’évacuation de ces mêmes gaz et de humeurs du corps précédent sa décomposition.
C’est d’abord dans le monde médical que le terme de vampire a été appliqué à certains types de malades mentaux.
En 1901, le futur Dr Alexis Epaulard, dans une thèse soutenue à la faculté de médecine de Lyon l’a utilisé pour la première fois non pas pour désigner un buveur de sang mais un nécrophile : Victor Ardisson, surnommé le vampire de Muy.
On a longtemps employé le terme de « vampire » pour des malades se livrant à des actes de nécrophilie, de nécrosadisme voir de nécrophagie, bien que pour des raisons évidentes, il n’y avait pas eu, dans ces cas, de succion de sang. À l’inverse, certains individus ont une fascination réelle pour le sang et non la mort (le vampire de Hanovre, de Düsseldorf, de Londres, de Nuremberg)
Conclusion
Le vampire est une figure mythique. Il privilégie donc l’ambiguïté. On a souvent voulu voir dans le vampire une réponse simpliste à l’impensable d’une époque.
Par exemple, Dracula est un moyen de détourné de parler de la sexualité, sujet tabou à l’époque. Le vampire serait donc réduit aux décodages des tabous sexuels d’une époque.
C’est possible mais bien trop réducteur. En effet, notre civilisation n’est plus victorienne et le sexe n’est plus un tabou. Le vampire aurait du disparaître. Or, ce n’est pas le cas. En effet, même si la signification sexuelle n’est pas récusée, les vampires aujourd’hui ne sont pas nécessairement des séducteurs : ils ont tous les âges et des intérêts de tout ordre.
Mais, il faut tout de même souligner qu’il existe des variantes contemporaines aux tabous sexuels. On retrouve le sang vampirique dans les seringues : on rapproche les morsures à la toxicomanie au sida qui imprègnent notre imaginaire collectif comme l’était la peste au Moyen-Age.
L’idée de contamination favorise la culpabilisation archaïque intense liée à l’acte sexuel (punition divine des pratiques sexuelles anormales).
On remarque, dans les dernière parutions, que les vampires sont des humains contaminés par une maladie incurable et contagieuse qui font d’eux des exclus. Quelques récits et films récents font clairement le lien entre le vampirisme et le sida (Les Vampires du Désert).
Le vampire apparaît donc de moins en moins comme une créature surnaturelle. Il constitue plutôt une métaphore mouvante de nos craintes et de nos préjugés. Il est donc possible de se demander si la figure du vampire est porteuse de sens.
Le vampire est une figure mythique. Il privilégie donc l’ambiguïté. On a souvent voulu voir dans le vampire une réponse simpliste à l’impensable d’une époque.
Par exemple, Dracula est un moyen de détourné de parler de la sexualité, sujet tabou à l’époque. Le vampire serait donc réduit aux décodages des tabous sexuels d’une époque.
C’est possible mais bien trop réducteur. En effet, notre civilisation n’est plus victorienne et le sexe n’est plus un tabou. Le vampire aurait du disparaître. Or, ce n’est pas le cas. En effet, même si la signification sexuelle n’est pas récusée, les vampires aujourd’hui ne sont pas nécessairement des séducteurs : ils ont tous les âges et des intérêts de tout ordre.
Mais, il faut tout de même souligner qu’il existe des variantes contemporaines aux tabous sexuels. On retrouve le sang vampirique dans les seringues : on rapproche les morsures à la toxicomanie au sida qui imprègnent notre imaginaire collectif comme l’était la peste au Moyen-Age.
L’idée de contamination favorise la culpabilisation archaïque intense liée à l’acte sexuel (punition divine des pratiques sexuelles anormales).
On remarque, dans les dernière parutions, que les vampires sont des humains contaminés par une maladie incurable et contagieuse qui font d’eux des exclus. Quelques récits et films récents font clairement le lien entre le vampirisme et le sida (Les Vampires du Désert).
Le vampire apparaît donc de moins en moins comme une créature surnaturelle. Il constitue plutôt une métaphore mouvante de nos craintes et de nos préjugés. Il est donc possible de se demander si la figure du vampire est porteuse de sens.
Il convient de rappeler qui, si la chauve-souris passait pour être un animal maudit dans l’imaginaire médiéval européen, ce n’est nullement parce qu’elle était censée boire le sang des mortels (les véritables chauves-souris vampires étaient des microchiroptères vivant exclusivement dans les pays tropicaux) mais parce que sa forme monstrueuse et ses ailes membraneuses faisaient d’elle une créature du diable. Le vampire est le reflet des peurs et des tabous d’une société donnée à un moment donné.
Le mythe du vampire est né avec l’Humanité.
Tous les peuples, toutes les cultures ont des légendes et des superstitions concernant les suceurs de sang. Ce mythe apparaît sous des formes multiples et prend sa source dans de nombreux documents sensés rapporter des faits réels : récits, témoignages, croyances et faits-divers.
La peur qu’inspire le vampire ne sort donc pas tout droit de notre pure imagination.
Dans l’Egypte Ancienne, le culte des morts imposait des cérémonies complexes.
On trouve des cas comparables dans des civilisations aussi éloignées que la Chine, le Brésil, L’Afrique du Sud, l’Indonésie ou les Philippines.
Cependant, les pays d'Europe Occidentale ont été très peu touchès par le phénomène jusqu'au XVIIIème siècle.