Father Sebastiaan
ABFA : Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaîtrez pas ?
FS : Salutations, mon nom est Father Sebastiaan et je suis un prothésiste dentaire professionnel spécialisé dans les crocs de vampire sur mesures. Depuis 1992, quand ma mère m'a dit que Tom Cruise avait perdu du poids pour son rôle de Lestat le vampire tiré des livres d'Anne Rice, j'ai été impliqué dans la vie de la communauté vampirique et depuis je me suis spécialisé dans les crocs, j'ai organisé des événements comme le Endless Night Vampire Ball (Paris, New-York, Londres, Amsterdam et la Nouvelle-Orléans) et écrit plusieurs livres dont Vampyre Virtues : The Red Veils qui sort en France le 25 novembre 2011.
ABFA : Vous avez vécu à Gotham, puis avez voyagé à travers l'Europe mais depuis quelques années, vous vous êtes installé à Paris. Qu'est ce qui vous a poussé à choisir notre belle capitale ? Prévoyez-vous de redéménager dans le futur ?
FS : J'ai emménagé à Paris pour les mêmes raisons que je l'avais fait à Gotham (New-York)... les circonstances et le destin, juste un appel très fort de chacune de ces villes à un certain moment de ma vie. Je suis un amoureux d'Histoire et je suis devenu guide professionnel d'une visite des Mystères de Paris http://www.mysteriesofparis.com/ pour assouvir ma soif du passé et pour revivre l'Histoire. Paris est une ville de beauté, d'amour, de romance, de passion et la ville vampirique parfaite. Elle m'inspire et elle est au centre de l'Europe. Donc, quand je vais faire des crocs, c'est juste un court voyage pour me rendre à Londres, Amsterdam, Berlin ou n'importe où en Europe.
ABFA : Pourquoi avoir organisé un bal à Paris ? Est-ce que c'était un vieux rêve ou avez-vous répondu à une attente du public ? Maintenant que c'est passé, est-ce que ça a été à la hauteur de vos attentes ?
FS : Depuis des années, j'organise des Bals de Vampires à New-York et à la Nouvelle-Orléans. Quand je suis arrivé à Paris, j'ai essayé d'organiser de plus petits événements mais j'ai réalisé qu'il fallait impliquer les gens autour du Monde. Paris est une capitale internationale et avec sa beauté, son histoire et son ambiance, c'était un choix évident tout simplement. Les événements plus petits n'ont attiré que les locaux, nous avions besoin de faire venir les gens de partout dans le Monde et avec une équipe épatante et en étant sur place, c'est le premier événement en 10 ans que j'ai pu organiser dans la ville dans laquelle je vis. D'habitude, à New-York et la Nouvelle-Orléans, je ne suis pas sur place pour pouvoir travailler sur le terrain. Bien sûr il s'agissait du premier essai mais ça a été au-delà de mes attentes. Il y a peu d'événements spécifiquement orientés costumes à Paris et les français, et nos invités de l'étranger, sont venus en faisant preuve de beaucoup de style.
Les gens parlent encore de la soirée et j'ai hâte de me préparer pour 2012 ! Le prochain sera encore plus spectaculaire car nous avons enfin réussi à faire circuler l'idée et à éliminer les accros au niveau de la production.
ABFA : Que pensez-vous des français ? Est-ce que la scène vampirique est différente ici ? Avez-vous d'autres projets pour nous ?
FS : Les Français sont au coeur de l'Europe et ce que j'aime à leur sujet c'est ce sens de la culture qui leur paraît normal. Ils continuent à prendre des vacances (alors que les Américains travaillent sans arrêt pour vivre), jouent aux cartes et lisent de vrais livres au lieu de vivre devant leur écran d'ordinateur ou de lire sur un Kindle. Leur esprit est fort et c'est quelque chose que j'admire.
L'excitation du moment, c'est le livre de Vampyre Virtues : The Red Veils, mon 1er en Français, qui sortira en novembre 2011 On prévoit une petite soirée pour la sortie au Klub ou vous devrez avoir des crocs pour rentrer avant minuit. Ce livre est sur la façon d'embrasser les aspects positifs de l'archéotype vampire au cours d'une vie comprenant la passion, l'amour, la romance, le mystère, la sexualité, l'instinct primaire, le rock'n'roll et la décadence.
ABFA : Quand vous donnez une interview, comme celle que vous avez faite avec Ardisson dans Tout le monde en parle, ne pensez-vous pas que quoi que vous disiez, les gens ne vont pas changer d'opinion ? Pensez-vous que le jeu soit truqué d'avance ?
FS : Non, je ne pense pas que ça soit truqué, Thierry Ardisson était très drôle et très poli. Les producteurs m'ont donné une loge sympathique avec des cookies et des sushis et il y avait écrit « Le Vampyre » sur la porte. Ils ont été très professionnels. Ça a été une très bonne expérience que j'ai beaucoup appréciée. Je pense qu'il aurait pu faire du sensationnalisme sur mon dos mais il avait l'air plus fasciné et curieux que irrespectueux.
ABFA : Qu'elle est votre opinion sur la frénésie actuelle autour des vampires due en partie au fameux Twilight ? Est-ce que ça vous laisse indifférent, vous amuse ou préféreriez-vous ne pas avoir ce type de publicité ?
FS : Je pense que Twilight est juste une évolution de plus de la mythologie moderne. Au départ, il y a eu les histoires du XIXème comme Le Vampire de Lord Byron, puis Dracula suivi d'Anne Rice et maintenant Twilight et True Blood. Chaque nouvelle incarnation fait évoluer le mythe et interpelle un public nouveau. Croyez-moi, quand j'étais la « bête curieuse » au lycée, portant des crocs et que les sportifs et les pom-pom girl se moquaient de moi, quelque chose comme Twilightest une revanche parfaite car les enfants de ces sportifs et pom-pom girl sont accrocs à ça. Le mormonisme et les vampires étincelants ne me choquent pas, c'est juste très drôle.
ABFA : Avez-vous lu les aventures d'Anita Blake de Laurell K. Hamilton ? De manière plus générale, lisez-vous de la littérature vampirique ? Restez-vous attaché aux classiques du genre ou, par curiosité, lisez-vous aussi les livres de la nouvelle génération ?
FS : Je suis un grand fan d'Anne Rice mais j’aime davantage le côté esthétique des films et des séries télés. True Blood a cité plusieurs fois mes livres parce que les producteurs ont fait beaucoup de recherches sur le mode de vie et le cheminement du Vampyre moderne. Cependant je ne suis pas autant « un vampire littéraire » que j'aimerais pouvoir le dire. Cependant j'aime les concepts tentaculaires et les idées qui émanent d'auteurs hautement créatifs. Je n'ai jamais lu les Anita Blake mais j'ai rencontré Laurell à la Nouvelle-Orléans et à quelques conventions au fil des années et elle est vraiment cool.
ABFA : Pouvez-vous nous dire un mot sur le livre sur lequel vous travaillez en ce moment ?
FS : A l'heure actuelle, je travaille sur Vampyre Virtues : The Red Veils qui parle des 99 aspects issus de la mythologie du vampire qui procurent de la puissance dans la vie réelle. C'est basé sur mes années d'interactions avec mes clients qui embrassent plus ou moins l'image du vampire dans leur vie et appliquent ces vertus. Composer ce livre s'est fait en tirant des conclusions de ces expériences plutôt qu'en partant de zéro. L' « état d'esprit Vampyre » est cet enthousiasme, cette impression de communion, cette excitation qui se construit autour des gens qui ont des crocs. C'est comme effleurer un fantasme et le ramener dans le monde réel. Chaque paire que je fabrique m'inspire, et maintenant il est temps de regrouper et de partager ces idées. C'est aussi mon premier livre en français, et j'ai hâte de voir quel accueil il va recevoir.
ABFA : Ça fait 15 ans que vous faites des crocs sur mesures : avez-vous noté une croissance dans ce marché de niche très spécifique au fil des années ? Ou est-ce que ça va, ça vient avec la mode ?
FS : A l'origine, les crocs allaient et venaient principalement avec les vagues de films, cependant avec la croissance de l’ « état d'esprit Vampyre » et son évolution, ça a pris un rythme propre, maintenant complètement indépendant comme sa communauté. Bien sûr, la plupart de mes styles sont inspirés par divers films comme Génération Perdue, Entretien avec un vampire, Underworld, Un Vampire à Brooklyn et le film Wolf parce que ça parle tout de suite aux gens. Je suis sûr qu'il y aura des films dans l'avenir et de nouveaux styles qui inspireront une nouvelle génération de clients