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Titre du blog : les-mordus-de-Twilight
Auteur : ptitecricri-du-tarn
Date de création : 12-04-2013
 
posté le 29-02-2016 à 21:56:01

Les Vampires du 15e S : Gilles de Rais ou Barbe Bleue

Gilles de Rais ou Barbe Bleue
 
 
Gilles de Montmorency-Laval, plus connu sous le nom de Gilles de Rais, né au château de Champtocé-sur-Loire, à une date inconnue, possiblement vers la fin de l'année 1404 ou plus vraisemblablement vers le 1er septembre 1405, mort le 26 octobre 1440 à Nantes, est un seigneur de Bretagne, connu pour avoir été maréchal de France et compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.
 

Gilles de Rais

Gilles de Rais

 

Gilles de Rais vu le jour en 1404 au château de Machecoul, près de Nantes.

 

 

château de Machecoul 

 

 

Sa famille, les Montmorency-Laval, était alors l'une des plus grosses fortunes de France. Son père abandonna le nom et les armes de Laval pour prendre le nom de Rais et ainsi hériter de nombreuses terres. En 1415, à la mort de ses parents, le jeune Gilles est élevé par son grand-père, Jean de Craon. Contrairement au vœu du père de Gilles, Jean de Craon obtint le droit de tuteur. Le grand-père avait une réputation sulfureuse : captages d'héritages, chantages, violences, corruption, pillages… Le garçon reçut une éducation guerrière et nobiliaire mais sans contrôle et réelle attention de son grand-père. N'écoutant que ses intérêts, Jean de Craon tenta à deux reprises de marier Gilles, mais les deux fiancées décédèrent prématurément. Enfin, en 1420, il décida Gilles à enlever Catherine de Thouars pour l'épouser officiellement en 1422. Ils eurent un seul enfant, une fille en 1429. Le grand père fit un don au Pape pour que le mariage fut célébré (un lien de consanguinité existait entre les deux promis, interdisant le mariage aux yeux de l'église).

 
Cette figure historique, souvent gommée des livres d'histoire, est parfois associée au vampirisme pour ses pratiques sanglantes.
 

Gilles de Montmorency-Laval

 Gilles de Montmorency-Laval

 

Appelé à l'époque Gilles de Rais (également Gilles de Raiz, Gilles de Rayz,Gilles de Ray, on dirait aujourd'hui Gilles de Retz), Gilles de Montmorency-Lavalfut baron de Retz, seigneur de Machecoul, de La Bénate, du Coutumier, de Bourgneuf-en-Retz, de Bouin, de Saint-Étiennede-Mer-Morte, de Pornic, dePrincé, de Vue, etc. (villages et châtellenies qui constituaient à l'époque labaronnie de Retz), ainsi que de Tiffauges, de Pouzauges, de Champtocé-sur- Loire et d'Ingrandes, seigneuries acquises par héritage et mariage.

 

 

Blason Gilles Rais

Blason 

 

 

 

Afin de pallier ses dépenses, Gilles de Rais s'adonne à l'alchimie en vue de trouver la pierre philosophale. 

En 1438, Eustache Blanchet, prêtre au service de Gilles de Rais, recrute ainsi à Florence le clerc toscan Francesco (François) Prelati, originaire de Montecatini Terme près de Pistoia. Outre les expériences alchimiques, Prelati invoque les démons à Tiffauges en présence de Gilles de Rais 

 

À l'époque il se proclamait également comte de Brienne , alors que ce titre était tenu par le comte Pierre Ier de Luxembourg-Saint-Pol. Ses immenses revenus, ses alliances et sa parenté avec de grandes familles nobles (Montmorency, Laval,Thouars, Craon, etc.), firent de lui un des seigneurs les plus en vue de son époque.

 

 

Chateau de Gilles de Rais - Tiffauges

 Chateau de Gilles de Rais - Tiffauges

 

 

 

Il devient en 1432 l'un des plus riches seigneurs du royaume après la mort de son grand-père maternel Jean de Craon, seigneur de La Suze-sur-Sarthe, de Champtocé-sur-Loire, d'Ingrandes, etc. On évalue sa fortune à trois cent mille livres de rente, sans compter les profits de ses droits seigneuriaux, les émoluments de ses charges et un mobilier de cent mille écus d'or, ses revenus étant évalués à 200 kg d'or par an.

 

 

Sceau - Gilles de Rais

Sceau - Gilles de Rais 

 

 

 

Mais il en a bientôt dissipé la plus grande partie par ses prodigalités, son faste et ses débauches.

 

Gilles de Rais est une figure de la guerre de Cent Ans, lors de laquelle il est promu maréchal de France et combat aux côtés de Jeanne d'Arc. Rentré sur ses terres après la mort de la Pucelle d'Orléans, il dépense sans compter sa fortune et, endetté, s'essaye à l'alchimie et à l'invocation de démons pour renflouer ses caisses. 

 

En 1440, Gilles de Rais est condamné par un tribunal ecclésiastique pour hérésie, sodomie et meurtres de « cent quarante enfants, ou plus »

Il est simultanément condamné par une cour séculière pour s'être emparé indûment du château de Saint-Étienne-de-Mer-Morte ainsi que pour des crimes commis sur « plusieurs petits enfants, non pas seulement dix, ni vingt, mais trente, quarante, cinquante, soixante, cent, deux cents et plus, en sorte qu'on ne pourrait faire au juste la déclaration du nombre ».

 

La nature exacte et le nombre de ses crimes divisent aujourd'hui les historiens.

Longtemps après sa mort, certains auteurs et historiens ont fait de lui le personnage de « Barbe Bleue», d'autres l'ont qualifié de tueur en série, bien que ces appellations soient posthumes et anachroniques 

 

Le procès de Gilles de Rais est l'un des tout premiers procès des barons du royaume, qui jusque-là étaient maîtres en leur baronnie, et ne relevaient de la justice de personne. Le procès s'ouvre à Nantes le 8 octobre 1440.

Gilles de Rais a la possibilité de récuser les juges pour partialité à l'ouverture du procès, mais l'acte d'accusation ne fait alors état que de l'acte véniel mentionné précédemment, ce qui soulage l'accusé qui reconnaît la compétence des juges.

Ce n'est qu'à la deuxième audience, le 13 octobre 1440, que l'acte d'accusation complet est dévoilé, mais il est alors trop tard pour l'accusé de récuser les juges. Gilles de Rais se rend compte qu'il a été piégé et qu'il a affaire à un dossier d'accusation très étoffé et que de plus, les langues se délient. Les témoignages à charge affluent. Ses valets (Poitou et Henriet) et ses complices qui l'auraient assisté dans ses crimes, arrêtés et soumis à la question (la torture est épargnée à Gilles de Rais de par sa noblesse), l'accablent 

 

Gilles de Rais s'emporte et se révolte. Cette excommunication l'effraie, et il se résout alors à faire des aveux en échange de la levée de cette sanction, ce qui lui est accordé. Certains auteurs y voient une preuve de sa foi en l'Église et dans le jugement de Dieu. Sa confession, prononcée dans sa prison, est répétée à l'audience du 22 octobre

 

Gilles de Rais s'est en outre rendu coupable du crime de félonie. En effet, après avoir vendu à son suzerain Jean V de Bretagne la place de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, il en a repris possession en menaçant le gouverneur d'égorger son frère s'il ne la lui livrait pas. 

 

Le jugement est prononcé le 25 octobre par le tribunal présidé par le procureur et sénéchal de Bretagne, Pierre de l'Hôpital.

 

Gilles de Rais a été excommunié pour« apostasie hérétique [...] évocation des démons [...] crimes et vices contre nature avec des enfants de l'un et de l'autre sexe selon la pratique sodomite »

 

La sentence de la cour ecclésiastique reproche à Gilles de Rais cent quarante meurtres « ou plus » tandis que la sentence de la cour séculière n'arrête pas de chiffre exact. 

Gilles de Rais et ses deux valets sont condamnés à être pendus, puis brûlés

 

À sa demande, le tribunal lui accorde trois faveurs : le jour de l'exécution, les familles des victimes pourront organiser une procession, il sera exécuté avant ses complices et son corps ne sera pas entièrement brûlé pour être inhumé

 

Le lendemain matin, le 26 octobre 1440, après une messe à la cathédrale Saint-Pierre de Nantes, l'exécution est accomplie, selon les sources, en prairie de Biesse ou sur le site actuel de l'Hôtel-Dieu

Tandis que ses valets, Poitou et Henriet, sont laissés sur le bûcher, le corps de Gilles de Rais en est retiré, avant d'être trop abîmé par les flammes 

Conformément à la requête qu'il avait formulée et qu'on lui avait accordée avant son exécution, son corps est enseveli dans l'église du monastère des Carmes, à Nantes. 

Ce monastère et le monument funéraire dédié à sa mémoire seront détruits durant la Révolution française, et son corps sans doute jeté dans la Loire.