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Titre du blog : les-mordus-de-Twilight
Auteur : ptitecricri-du-tarn
Date de création : 12-04-2013
 
posté le 29-02-2016 à 21:59:43

Les Vampires du 15e S : Vlad III Tepes, le Dracula historique

Draculea (en roumain : fils du diable)

Vlad Tepes Vlad III l’Empaleur

Prince de Valachie : 1448, 1456-1462 et 1476

 

 

Dracula (1431 - 1476)

Dracula (1431 - 1476)

 

 

Contexte

 

Le 15eme siècle en Europe de l'Est était très mouvementé.

Le Saint-Empire Romain Germanique et les autres pays chrétiens d'Europe de l'ouest, étaient sérieusement menacés par la poussée de l'Empire Ottoman. Les régions situées entre les deux constituaient le dernier rempart de la chrétienté catholique et orthodoxe contre les musulmans.

La Valachie, une des trois principautés médiévales à l'origine de la Roumanie actuelle, a été dirigée pendant six générations par la famille de Vlad III. 

 

Enfance 

 

Vlad III est né en décembre 1431 à Schassburg (l'actuelle Sighisoara). 

Vlad est issu de la famille des Basarabi, à laquelle on doit nombre de personnages historiques en Valachie, et en Transylvanie, et dont le premier représentant marquant est Basarab cel Mare.

Cette même année, son père, Vlad II, alors commandant de frontière, intégra l'Ordre du Dragon (un ordre chevaleresque créé par Sigismond, Roi de Hongrie, sur le modèle de l'ordre de Saint Georges). Il prit le surnom de Dracul (" dracul " signifie " diable").

Le dragon devint le symbole de la famille, que l'on retrouvera sur leur blason et sur les monnaies de l'époque. Vlad II devint prince de Valachie en 1436.

 

 

Symbole Ordre du Dragon (1431)

symbole "Ordre du Dragon" 

 

Monnaie Dracula

Monnaie "Dracula" 

 

 

 

Vlad III passa ses premières années à la cour à Targoviste (capitale de la principauté de Valachie). A cette période, la politique de son père était plutôt neutre. 

 

 

Gravure - Dracula

Gravure - Dracula 

 

En 1442, le sultan Murad II exigea comme garantie que deux des fils de Vlad II lui soient envoyés comme otages. Vlad III fut conduit en Turquie, avec son jeune frère Radu.

Cette période de captivité joua un rôle décisif dans sa vie, car il sera marqué dès son enfance par la violence, les guerres et les trahisons.

 

Dans cette première moitié du XVe siècle, le trône de Valachie est disputé par les familles cousines, la Danesti et la famille des Draculea. Les Danesti appellent les Hongrois pour les aider, sous prétexte de combattre les Ottomans, alors que les Draculea négocient avec eux.

 

En 1447, le père de Vlad, Vlad II le Dragon (Vlad Dracul), a conclu la paix avec les Ottomans. En novembre 1447, Jean Hunyade (Ioan Hunedoara), gouverneur de Hongrie depuis 1446, entreprend une expédition en Valachie en partant de Brasov. Vlad II est capturé et tué à Balteni, avec son premier fils Mircea II le Jeune (Mircea cel Tânar). Hunyade se proclame lui-même le 4 décembre 1447 voïvode des régions transalpines à Târgoviste. Ce titre lui permet d’installer un Danesti, le fils de Dan II, Vladislav II de Valachie (Vladislav) sur le trône de Valachie.

Lorsque la nouvelle de la mort de son père arriva en Turquie, Vlad III fut relâché et obtint l'appui du sultan pour renverser Vladislav. 

 

Radu l'Elégant resta volontairement en Turquie, où il se convertit à l'Islam et devint l'amant de l'héritier du sultan.

En 1448, Vlad III l’Empaleur rentre alors d’Andrinople, soutenu par une cavalerie turque et un contingent de troupes prêtées par le pacha Mustafa Hassan, et profite de l’absence de Vladislav, éloigné de Târgoviste par les combats à la deuxième bataille de Kosovo, pour monter sur le trône. Mais Vladislav le chasse deux mois plus tard (octobre-novembre 1448) lorsqu’il revient, et il doit s’exiler en Moldavie, où règne Bogdan II. Il se lie d’amitié avec le futur Étienne III le Grand (Stefan cel Mare).

Plus tard, Jean Hunyade (János Hunyadi), qui doit partir défendre Belgrade, lui confie une armée pour défendre le sud de la Transylvanie. Vlad Tepes en profite, avec l’aide de boyards de Munténie pour reprendre le trône de Valachie en se débarrassant de Vladislav II en août 1456. Vlad commence sa plus longue période de règne - six ans - pendant laquelle il sait qu’il ne peut garder sa place qu’en la défendant chèrement contre tous ceux qui la convoitent.

 

 

Prince Vlad III

Prince Vlad III 

 

 

Afin de consolider son pouvoir, il s’efforce de centraliser l’autorité, de la même façon que  Mathias Corvin en Hongrie, ou Louis XI en France. Il fallait pour cela éliminer sans pitié tout ceux qui pouvaient la déstabiliser.

Il a donc installé un régime de terreur, de telle façon à ce que tous le redoutent et le craignent.

Il devint l'un des plus ardents défenseurs de son pays, face aux tentatives d'invasion des Turcs.

C'est à cette époque qu'il obtint le titre de Voïvode (terme slave signifiant " commandant militaire " ou " chef suprême ") Dracula et le surnom de Tepes. Ce terme signifie " l'empaleur « en roumain », qui signifie celui qui mène au pal, du nom de sa méthode favorite d’exécution.

 

Il tuait sans distinction hommes, femmes, enfants ou vieillards, les survivants finissant empalés.  Les Turcs n'avaient pas forcément connaissance de ses réelles forces militaires mais craignaient sa cruauté. Les chroniqueurs turcs eux-mêmes l’ont appelé Kaziglu Bey, ce qui signifie « Le Prince Empaleur ». Ce sobriquet n’a jamais été utilisé par les contemporains de Vlad, et n’apparaît pour la première fois qu’en 1550, dans une chronique de Valachie, soit un siècle après sa mort.

 

 

Punition es Pals

Punition des Pals 

 

 

 

Vlad Tepes demeure connu pour ses techniques de punition brutales ; selon les dires des boyards Saxons de Transylvanie, il ordonne que les punis soient écorchés, bouillis, décapités, rendus aveugles, étranglés, pendus, brûlés, frits, cloués, enterrés vivants, etc. Il aime couper le nez de ses victimes, les oreilles, les organes génitaux, et la langue. Mais sa méthode favorite est la mise au pal, d’où son surnom d’Empaleur. Il applique cette technique en 1457, en 1459 et en 1460 contre les commerçants de Transylvanie qui se rebellent contre ses lois.

 

 

En 1457, les commerçants de Sibiu essaient de le remplacer par un Prêtre des Roumains, identifié comme étant le futur souverain Vlad IV Calugarul, qui leur promet des avantages douaniers.

 

En 1458, ses victoires lui permirent d'attaquer l'ennemi sur son propre territoire.

 

Il est inflexible lorsqu’il s’agit d’honnêteté et d’ordre. La plus petite infraction, du mensonge jusqu’au crime, pouvait être punie du pal. En fait, Dracula connaissait les vertus pédagogiques de la terreur. Sûr de l’efficacité de sa loi, Vlad place un jour une coupe en or en plein milieu de la place centrale de Târgoviste. Les voyageurs assoiffés auront le droit de se servir de la coupe mais elle doit rester en place. Selon les sources historiques, celle-ci ne fut jamais dérobée, et resta pratiquement inutilisée tout le temps du règne de Vlad.

 

Il dirige aussi sa vengeance contre les boyards responsables de la mort de son père et de son frère Mircea. Le dimanche de Pâques 1459, il arrête toutes les familles de boyards qui faisaient la fête à la cour princière. Après avoir mis au pal les plus vieux, il oblige le reste à marcher jusqu’à la ville de Poenari. La route fait une centaine de kilomètres, et est difficile. Il ne permet pas aux survivants de se reposer à leur arrivée, il leur ordonne immédiatement de construire une forteresse sur les ruines d’un ancien avant-poste, avec vue sur l’Arges.

Beaucoup meurent. Vlad crée une nouvelle noblesse parmi ses paysans, et réussit à se faire construire rapidement une forteresse avec l’ancienne. Cette forteresse est identifiée aujourd’hui comme le Château de Bran.

 

Les commerçants de Brasov choisissent un autre prétendant, Dan III Danicul, le frère de Vladislav II de Valachie. Vlad franchit alors les Carpates et court de village en village punir les rebelles, jusqu’au moment ou Matthias Corvin le Juste fils de Jean Hunyade devenu roi de Hongrie, est obligé d’intervenir en négociant un accord, ce qui montre les limites de l’indépendance du pouvoir de Vlad Tepes, même sur ses terres, en face du pouvoir hongrois.

Dan III, soutenu par Mathias, passe les Carpates depuis Brasov vers la Valachie, où il est pris et exécuté par Vlad le 22 avril 1460. Les représailles envers les marchands de Transylvanie sont alors terribles, et Vlad mérite bien son surnom d’Empaleur.

 

Début 1462, Vlad se sent plus fort, et la participation que lui promet Mathias en personne dans une expédition contre les Turcs l’enhardit jusqu’à briser son allégeance envers les Ottomans. Il lance alors une campagne contre les Turcs sur le Danube, tuant plus de 30 000 hommes. Vlad provoque la colère du sultan Mehmed II, fils de Murad, lorsqu’il refuse d’accéder à la demande des émissaires turcs pour le paiement du tribut au sultan.

Lorsque les émissaires du sultan refusent d’ôter leur turban en face de lui, il s’assure qu’ils les garderont ainsi en les clouant directement sur leur tête. Quand le sultan apprend l’exécution de ses émissaires, il décide de punir Vlad en envahissant massivement la Valachie. Un autre objectif du sultan est de transformer cette terre en province turque. Il entre en Valachie avec une armée trois fois plus importante que celle de Vlad. Sans alliés, celui-ci doit se résoudre à se retirer à Târgoviste, à brûler ses propres villages, et à empoisonner les sources sur sa route, de façon à ne plus rien laisser à boire et à manger à l’armée turque.

 

Lorsque le sultan arrive à Târgoviste, il est confronté à une vision d’épouvante : sur des milliers de pals, les corps de plus de 20.000 prisonniers turcs sont dressés, une scène terrifiante qui fut surnommée « la Forêt des Pals ». Mehmed, fatigué et affamé, reconnaît sa défaite, et s’en retourne à Istanbul (la scène, décrite par Victor Hugo, dans sa Légende des siècles, témoigne de cet incident étonnant). Mehmed II préfère laisser sa place au combat à Radu III l’Élégant (Radu cel Frumos), le plus jeune frère de Vlad, candidat des Turcs pour le trône de Valachie.

À la tête de l’armée turque et d’hommes qu’il convainc de rejoindre son camp plutôt que d’obéir à Vlad, il poursuit son frère jusqu’au Château Poenari, sur l’Arges. D’après la légende, la femme de Vlad, qui veut s’échapper d’un cachot turc, se donne la mort en se jetant du haut de la falaise. Vlad, qui n’est pas le genre d’homme à se suicider, réussit à s’échapper du siège de sa forteresse, en empruntant un passage secret à travers la montagne. Radu le Beau monte sur le trône de Valachie le 15 août 1462.

En 1462, sous la pression des Turcs, il dut s'enfuir en Transylvanie. Son allié, le roi hongrois Mathias Corvin ne souhaitait pas s'impliquer davantage dans une guerre contre les Turcs.

 

Vlad Tepes fut alors emprisonné pendant 12 ans.

 

 

Jan Jiskra z Brandýsa arrete Vlad III (nov 1462)

Jan Jiskra z Brandýsa arrete Vlad III (nov 1462)

 

 

 

Les Turcs placèrent son frère Radu sur le trône de Valachie. Il y resta épisodiquement jusqu'en 1474 où il mourut de syphilis.

 

Ce n'est qu'en 1476 que le roi de Hongrie, en guerre contre les Turcs à cette période, rendit le trône de Valachie à Vlad Tepes.

Il est assassiné à la fin du mois de décembre 1476 à Bucarest.

 

 

statut de Vlad III - Bucarest

Statut de Vlad III à Bucarest 

 

 

Le corps de Vlad Tepes est décapité et sa tête envoyée au sultan, qui la pique sur un pieu comme preuve qu’il est bien mort. Vlad Tepes est enterré au monastère de Snagov, sur une île proche de Bucarest. Selon l’historien réputé Constantin Rezachevici, ce tombeau pourrait être situé sur la localité du monastère de Comana (Constantin Rezachevici „Unde a fost mormântul lui Vlad Tepes ?“ (II), Magazin Istoric, nr.3, 2002, p.41).

 

Des études récentes ont montré que le « tombeau » de Vlad Tepes au monastère de Snagov ne contient que quelques ossements de chevaux, datés du néolithique, et ne correspondent pas aux vrais restes du prince valaque. 

 

 

monastère de SNAGOV

monastère de SNAGOV

 

 

dépouille du Comte Dracula

dépouille du Comte Dracula

 

 

Tombe Dracula

Tombe supposée de Vlad III

 

 

Tombe supposée de Vlad (Dracula)

Tombe supposée de Vlad III 

   

 

 

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Sa famille

 

Vlad est issu de la famille des Basarabi, à laquelle on doit nombre de personnages historiques en Valachie, et en Transylvanie, et dont le premier représentant marquant est Basarab cel Mare. 

 

On l’a aussi surnommé Dracula. Ce nom est celui de sa famille, les Draculea, issus de la dynastie des Basarab.

 

 

Famille des Draculea

Famille Draculea 


 

Le blason des Draculea porte la figure d’un dragon, sorte d’animal (légendaire) totémique de la famille. 

 

Armoiries Vlad III Tepes

 

 

Vlad Tepes connaît déjà une célébrité importante de son vivant, répandue surtout par les marchands saxons de Transylvanie, et par Mathias I Corvin le Juste (Matthias Corvin), le roi de Hongrie. Il est en effet connu comme étant un souverain cruel qui empale ses ennemis. Il aurait empalé dit-on des centaines de milliers d’hommes, et en particulier, les négociants allemands de Transylvanie, membres de la vieille noblesse, les paysans qui se dressaient contre lui, ainsi que les prisonniers turco-ottomans. En étant plus cruel encore que ses ennemis, il permit ainsi d’insinuer le doute parmi les Turco-ottomans quant à leur supériorité guerrière. 

 

Cette popularité s’est vraiment propagée avec la diffusion du personnage de Dracula, inventé par Bram Stoker pour son roman en 1897. Ce roman ne se base pourtant pas directement sur le règne cruel de Vlad Tepes. C’est une fiction censée se dérouler en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle.

Néanmoins, en raison de son règne sanglant, Vlad Tepes Dracula a été immortalisé par Stoker sous la forme d’un vampire buvant le sang de ses victimes. L’image de la Transylvanie, par le biais de Vlad Tepes, est maintenant associée pour longtemps au comte vampire Dracula, dont le nom est celui du Diable. 

 

Son ascendance

 

Ascendance Vlad III Tepes

Ascendance de Vlad III 


  • Son père est Vlad II le Dragon (Vlad Dracul), prince de Valachie de 1436 à 1442. Origine de la famille des Draculea.

Vlad II - père de Dracula (1397-dec 1447)

Vlad II - père de Dracula (1397-dec 1447)

  • Son oncle est Alexandru Ier Aldea (Alexandru Aldea), prince de Valachie de 1431 à 1436.
  • Son grand-père est Mircea Ier l’Ancien (Mircea cel Batrân), prince de Valachie de 1383 à 1418.

Mircea Ier de Valachie - grand-père

Mircea Ier de Valachie - grand-père 

  • Le frère de son grand-père est Dan Ier de Valachie (Dan), prince de Valachie de 1383 à 1386, associé à son frère Mircea l’Ancien. Il est à l’origine de la famille des Danesti adversaire des Dracul
  • Son aïeul est Radu Ier de Valachie (Radu), prince de Valachie de 1436 à 1442.
  • Son bisaïeul est Nicolae Ier Alexandru de 1352 à 1364.

Nicolae Ier Alexandru - bisaïeul

 Nicolae Ier Alexandru - bisaïeul

  • Son trisaïeul est Basarab Ier cel Mare, prince de Valachie de 1310 à 1352.

Basarab Cel Mare - trisaïeul

Basarab Ier cel Mare
  • Le père de son trisaïeul est Tihomir, prince de Valachie de 1290 à 1310. 

 Sa Descendance

Il était marié légitimement à Ilona Hunyade, soeur de Mathias Corvin, roi de Hongrie.
 
Dans cette branche tous ses descendants ont porté le nom de Draculea : son fils Vlad, ses petit-fils Vlad de Sinesti et Ion de Sinesti, son arrière petit fils Ioan de Band.
 

Descendance de Vlad III

 
 
Sa descendance non légitime, issue de sa liaison avec la fille de l’armas Dracea de Manesti, est plus visible :
  • son fils est Mihnea Ier Cel Rau (Mihnéa "Le Mauvais"), prince de Valachie de 1508 à 1509, et épousera Voica, fille de Vlad IV Calugarul, il mourut en 1510 ;

Mihnea Ier cel Rău - fils de Dracula

 Mihnea Ier Cel Rau 

  • sa petite fille est Ruxandra Dracula, qui épousera Bogdan cel Orb prince de Moldavie de 1504 à 1517 ;

4 - Ruxandra Basarab (petite fille)

Ruxandra Basarab (petite fille) 

  • son arrière petit-fils est Petru Schiopul, prince de Moldavie de 1574 à 1577 ;

Petru Schiopul arrière petit-fils

Petru Schiopul - Arrière petit fils
  • son arrière arrière petit-fils est Mihnea II Turcitul , prince de Valachie de 1577 à 1591 ;

Mihnea II Turcitul - arrière arrière petit-fils

Mihnea II Turcitul - arrière arrière petit-fils
  • son arrière arrière arrière petit-fils est Radu IX Mihnea, prince de Valachie de 1611 à 1626 ;
  • son arrière arrière arrière arrière petit-fils est Alexandru III Coconul, prince de Valachie de 1623 à 1627, prince de Moldavie de 1629 à 1630. 

 

Vlad Dracula avait eu trois femmes reconnues, Jusztina Szilagyi (mère de Mihnéa Ier), Cnaejna Bathory de Transylvanie (probablement de la famille de Erzsébet Báthory) et Ilona Hunyade (Nelipic) de Valachie.

 

 

Jusztina Szilagyi - mère de Mihnéa Ier

Jusztina Szilagyi - mère de Mihnéa Ier 

 

  • Mihnéa ("Le Mauvais") eut avec Voica, une fille, Ruxandra Dracula, et avec Smaranda Szapolya, un fils, Mircea III. 
  • Ce fils eut avec Despina de Moldavie, deux fils, Milos Voda (mort en 1577) et Petru III "La Lame" (mort en 1594).
  • Petru III eut trois femmes reconnues : Maria Gronitz, avec qui il eut un fils Mircéa V, Irini "La Gitane" et Maria Aroisali. Sa fille Maria Dracula, épousa Peter Bornemisza de Kapolna.

 

Ils eurent à leur tour une fille, Zsuzsanna Bornemisza de Kapolna qui, avec son mari Gaspar Kendeffy de Malomviz ( ou Malmoliz ), ont été des ascendants direct de la famille royale de

Windsor.

 

 

***

Origine de la légende

 

Le châtiment du pal permettait à Vlad Tepes d'entretenir un climat de terreur chez ses ennemis. Selon la légende, il aurait empalé des centaines de milliers de personnes ! C'était un souverain cruel et inflexible : tous les crimes, quelle que fut leur gravité, étaient punis de mort.  De là découlent un grand nombre de légendes qui mirent en avant les aspects négatifs de son règne. Ces histoires proviennent notamment des pamphlets allemands du 15eme siècle et des anecdotes colportées par ses adversaires (marchands saxons ou boyards transylvaniens souhaitant conserver leurs privilèges).  La diffusion d’écrits favorables à cette version en Europe a été fortement encouragée par Mathias I Corvin le Juste (Mathias Corvin), le roi de Hongrie, qui cherchait à justifier son changement d’attitude : après avoir soutenu Vlad dans toutes ses actions, surtout celles contre les Turcs, il soutint son frère Radu III l’Élégant (Radu cel Frumos), qui était le candidat des Ottomans et chef des armées ottomanes, alors que Vlad était vaincu et lui demandait de l’aide, seul à Brasov. Il valait mieux faire passer Vlad pour un fou incontrôlable, presque surnaturel.

 

Au début du XIXe siècle, cette thèse a été relancée par la publication en allemand des Histoires de la Moldavie et de la Valachie de Johann Christian Engel, qui présente Vlad Tepes comme un tyran sanguinaire : "Vlad Tepes était un chef qui utilisait la terreur pour se faire respecter de ses ennemis. C’est la thèse des chroniqueurs orientaux, pour qui Vlad était un adversaire redoutable, et respectable. On peut citer A. Bonfini ou L. Chalcocondil, ainsi que l’auteur anonyme des Histoires slavonnes, qui ont de l’admiration pour ce voïvode autoritaire mais juste, qui a utilisé toutes les méthodes pour consolider un pouvoir central, et pour faire régner l’ordre sur ses territoires."

 

Vlad Tepes était un monstre, un modèle de cruauté. Il était aussi une brute qui aimait répandre le sang, le feu, la mort partout (on prétendait même qu’il buvait le sang de ses victimes, qu’il « sauçait » son pain avec), qui tuait tous ceux qui se mettaient en travers de sa route, en leur réservant des morts atroces, dont celle du pal : on enfonce un pieu, si possible par l’anus pour les hommes ou par le vagin chez les femmes, et on le fait ressortir par la bouche, puis on laisse le pal sur lequel la victime pourrit pendant des jours à la vue de tous. Ses victimes se comptèrent en milliers, en dizaines ou en centaines de milliers selon certaines sources.

Il était dit que Vlad Tepes enterrait ses ennemis vivants, les faisait rôtir ou bouillir. Il suffisait qu'une femme soit jugée paresseuse pour mériter l'empalement. Voici quelques anecdotes illustrant sa terrible réputation :

 

  • Des ambassadeurs étrangers eurent le malheur de garder leurs turbans lors de leur salut à la cour. Vlad Tepes les leur fit alors clouer sur la tête.
  • Pour s'assurer que le vol avait disparu de son pays, il fit placer une coupe en or auprès d'une fontaine. Personne n'osa la dérober, tous craignaient le châtiment de Vlad Tepes.
  • Un étranger en visite osa se plaindre de l'odeur des cadavres qui pourrissait sur des pals. Vlad Tepes le fit empaler sur un tronc plus grand que les autres afin qu'il ne fut plus gêné par l'odeur.
  • Pour débarrasser ses terres des mendiants et des infirmes, il les rassembla tous et leur offrit une grande fête. Une fois le repas terminé, il fit fermer les portes et incendier le bâtiment.
  • Souhaitant se venger des boyards, responsables de la mort de son père et de son frère Mircea, Vlad Tepes les arrêta tous. Il fit empaler les plus vieux et obligea les autres à marcher sur une centaine de kilomètres puis à construire une forteresse. Les survivants furent ensuite empalés à leur tour. Vlad Tepes pu créer ainsi une nouvelle noblesse parmi ses paysans. La forteresse est, dit-on, l'actuel château de Bran.

 

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Dracula par Bram Stoker (1897)

 

Bram Stoker a utilisé le nom de Dracula pour son roman paru en 1897.

Il ne s'est pas directement inspiré de la vie du souverain, mais plutôt de sa réputation sanglante. Depuis, la Transylvanie et le nom " Dracula " sont liés aux vampires dans l'imaginaire du grand public. Cette popularité s’est vraiment propagée avec la diffusion du personnage de Dracula, inventé par Bram Stoker pour son roman en 1897. Ce roman ne se base pourtant pas directement sur le règne cruel de Vlad Tepes. C’est une fiction censée se dérouler en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle. Néanmoins, en raison de son règne sanglant, Vlad Tepes Dracula a été immortalisé par Stoker sous la forme d’un vampire buvant le sang de ses victimes. L’image de la Transylvanie, par le biais de Vlad Tepes, est maintenant associée pour longtemps au comte vampire Dracula, dont le nom est celui du Diable. A noter que Vlad Tepes reste un héros national pour les Roumains et que le roman Dracula fut interdit dans leur pays jusqu'en 1989 (chute du régime de Ceoucescu).