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Titre du blog : les-mordus-de-Twilight
Auteur : ptitecricri-du-tarn
Date de création : 12-04-2013
 
posté le 29-02-2016 à 22:09:08

Les Vampires au 16e siècle - Erzebeth Bathory (1560 - 1614) légende de la Comtesse ensanglantée

Erzebeth Bathory (1560 - 1614)

La Comtesse ensanglantée 

 

 

Rappel :

 

Élisabeth Báthory (Erzsébet Báthory en hongrois, Alžbeta Bátoriová - Nádasdy en slovaque, Elżbieta Batory en polonais), est une comtesse hongroise de la famille des Báthory, née le 7 août 1560 et morte le 21 août 1614.

 

Elle est souvent évoquée sous le sobriquet de « dame sanglante de Csejte (Čachtice) », du nom du château près de Trenčín (dans la Hongrie royale, aujourd’hui une partie de la Slovaquie), où elle vécut la plus grande partie de sa vie.

 

 

19e siècle château de Csejthe.

 19e siècle château de Csejthe.

 

 

 

Après la mort de son mari, elle et quatre complices supposés sont accusés de torture et du meurtre de filles et de jeunes femmes, dont le nombre reste incertain. Les chefs d'accusation sont cependant parfois discutés par les historiens, du fait qu'il n'existe aucune preuve en dehors de témoignages obtenus sous la torture. Son origine noble lui évite un procès et l'exécution.

 

En 1610, elle est emprisonnée dans le château de Čachtice, où elle restera jusqu’à sa mort

 

Le cas de Báthory a inspiré de nombreuses histoires et légendes, selon lesquelles elle se seraitbaignée dans le sang de ses victimes pour garder sa jeunesse – ce qui lui vaudra, entre autres, les surnoms de « Comtesse sanglante » ou de « Comtesse Dracula ».

Si ces légendes sont largement écartées par les historiens modernes, elles persistent malgré tout dans les croyances populaires. 

 

 

Elizabeth Bathory

 

 

 

***

 

Jeunesse et origines

 

Élisabeth Báthory naît dans une propriété familiale à Nyírbátor, en Hongrie, le 7 août 1560.

Elle passe son enfance au château d'Ecsed.

 

 

Arme de la famille Bathory

Arme de la famille Bathory  

 

château d’Ecsed

château d'Ecsed

 

 

gravure sur bois de la propriété familiale à Ecsed Báthory

 gravure sur bois de la propriété familiale à Ecsed Báthory

  

 

Son père est György Báthory, un membre de la branche Ecsed de la famille Báthory. C'est l'un des frères d'André Báthory, gouverneur de Transylvanie de 1552 à 1553.    

György Báthory d’Ecsed (son père) 

Arbre généalogique de Erzebeth Bathory

 

 

Par sa mère Anna, issue de la branche des Somlyó de la famille Báthory, elle est la nièce d'Étienne Báthory, prince de Transylvanie, qui deviendra roi de Pologne. 

 

 

Anna Báthory (sa mère)

  

 

Arbre généalogique de Erzebeth Bathory

 

 

La perversité de certains membres de la famille Bathory est bien connue : Sigismond le Mystique (cousin d’Erzébeth), Istvan le Fou (oncle), Gabor l’Incestueux (cousin) ou Klara la Démoniaque…

 

 

Mariage

 

Dès l'âge de onze ans, Élisabeth est promise en mariage à Ferenc Nádasdy et confiée à sa future belle-mère, Orsolya Nádasdy, née Kanizsay de Kanizsa, laquelle la prépare à son devoir d'épouse et de mère, le but étant de donner des héritiers à la lignée des Nàdasdy. 

 

Comte Ferenc Nádasdy 

 

Ferenc I Nádasdy Férencz Nàdasdy - fiancé

 

 

Orsolya Kanizsai Nádasdy

Orsolya Kanizsai Nádasdy 

 

 

Elle emménage au château de Sárvár.

château de Sárvár

 avant

château de Sárvár

 aujourdhui

Là, elle aurait eu une aventure avec un paysan et aurait accouché d'une fille, morte à la naissance.

 

En 1575, à l’âge de quinze ans, elle se marie avec Nádasdy, à Vranov nad Topľou.

Ferenc lui offre comme cadeau de mariage le château de Čachtice, situé dans les Carpates, près de Trenčín, entouré d’un village et de champs.

 

cadeau de mariage château de Čachtice

cadeau de mariage château de Čachtice 

 

 

Nádasdy l'a acheté à l’empereur Rodolphe II du Saint Empire, ce qui en fait une propriété de la famille.

 

En 1578, Nádasdy devient commandeur en chef des troupes hongroises, qu’il mène durant la guerre contre les Turcs. On le considère comme un homme courageux, mais cruel.

Pendant les absences de son mari, Élisabeth Báthory gère leurs affaires. 

Peu après le mariage, Orsolya conseille à Erzébeth de consulter une femme spécialisée dans les plantes et leurs vertus afin d’obtenir un élixir favorisant la fertilité des femmes.

L’obnubilation d’Erzébeth pour la jeunesse et la beauté s’amorce probablement à ce moment, et elle se fera par la suite régulièrement préparer en cachette des élixirs et crèmes aux plantes, mais plutôt destinés à maintenir sa beauté, et non à garantir sa fertilité

 

Orsolya Nadasty meurt en 1579, laissant la plus grande partie du pouvoir de Csejthe aux mains d’Erzébeth, et de Ferencz, toujours en guerre. 

 

Pendant les dix premières années de leur mariage, Élisabeth n'a pas d'enfant, parce qu'elle et Ferenc sont rarement ensemble.

En 1585, une fille, Anna, naît. Une autre fille, Orsolya, et un fils, Andrei, suivent, mais tous les deux meurent en bas âge. Élisabeth donnera encore naissance à Katarina et à Pál, ce dernier étant né en 1598. Selon plusieurs sources, Élisabeth sera une mère affectueuse et dévouée.

 

Durant la longue guerre contre les Turcs (1593-1606), elle est chargée de la défense des propriétés de son mari. La menace est sérieuse, car le village de Čachtice a été pillé par les Turcs en 1599, et que Sárvár, situé près de la frontière qui sépare la Hongrie royale et la Hongrie ottomane, est en plus grand danger encore.

 

 

Ruines chateau de Cachtice

 Ruines chateau de Cachtice

 

 

Élisabeth est une femme cultivée, sachant lire et écrire en six langues. D’après les lettres qu’elle a laissées, on connaît plusieurs cas où elle intervient en faveur de nécessiteux, notamment une femme dont le mari avait été capturé par les Turcs, ainsi qu'une autre dont la fille avait été violée et mise enceinte.

 

Son mari meurt en 1604, à l’âge de quarante-sept ans.

Son décès pourrait être lié à une blessure reçue au combat mais, selon d’autres sources, il aurait été assassiné par une prostituée, ou bien par le général Giorgio Basta, dont le règne de terreur en Transylvanie avait conduit à un déclin du pouvoir de la famille Báthory.

 

 

Tortures et Punitions : La nature cruelle de Bathory prend forme

 

Après la mort de sa belle-mère, Erzébeth jouit des pleins pouvoirs au château de Csejthe.

Son mari étant la plupart du temps en guerre contre les Turcs, elle se retrouve seule, en proie à ses pensées morbides.

 

Elle commence alors à torturer ses servantes, profitant d’une légère maladresse de leur part tandis qu’elles la coiffaient ou l’habillaient, pour les punir cruellement.

Régulièrement, elle se mettait à piquer frénétiquement une servante avec une épingle à cheveux, de telle manière que le sang finissait par couler abondamment, rendant alors encore plus Bathory frénétique. Au fil du temps, la Comtesse peaufinera sa technique, enfonçant la pointe de l’aiguille sous les ongles ou faisant usage de plus de violence.

Bathory fait preuve d’une imagination débordante pour inventer des punitions plus ignobles les unes que les autres. Comme par exemple faire attacher une de ses servantes nue au tronc d’un arbre pour l’abandonner toute une journée aux insectes affamés après l’avoir enduite de miel. Ou bien faire déshabiller une jeune fille dehors, au milieu de la neige et du vent, avant de lui verser de l’eau froide sur le corps, la transformant en véritable statue de glace, pour ensuite la jeter dans un lac glacé.

 

 

Rituels et Bains de Sang : l'obsession de la jeunesse et de la beauté éternelles

 

Un jour où, contrariée par un servante, elle la gifla si violemment que son nez se mit à saigner, elle eut une illumination en voyant ce sang couler sur ses mains ridées : le sang de jeunes filles peut lui rendre sa jeunesse et sa beauté de naguère.

Elle fit déshabiller la jeune fille et la força à entrer dans un grand bassin, tout en récitant des incantations. Elle trancha la gorge de la servante puis la mutila en s’acharnant telle une hystérique avec le couteau sur son corps. Une fois morte, vidée de son sang, le corps de la servante fut emmené et caché dans les souterrains du château, tandis que Erzébeth se glissa nue dans le bassin de sang. 

 

Erzsébet dans son bain de sang

 Erzsébet dans son bain de sang

 

 

A partir de ce moment, la Comtesse s'adonna à la magie noire et devint complètement obsédée par ces rituels. Elle envoya ses complices trouver et ramener de plus en plus de jeunes filles au château afin de les sacrifier et de se baigner de leur sang.

Grimpant de plus en plus d’échelons dans l’échelle de la cruauté, Bathory en vint à faire construire des instruments de torture mécaniques et perfectionnés.

La Société Secrète des Chevaliers Forgerons lui confectionna ainsi une Vierge de Fer.

vierge de fer

 vierge de fer 

 

Cet objet était relié à une baignoire par un système de tuyauterie afin de recueillir le sang des victimes qui s’écoulait alors directement dans le bain de Bathory.

 

Elle a aussi utilisé une cage en métal sphérique pourvue de lames et pendue au plafond.  Lorsqu'une jeune fille y était enfermée, la cage était suspendue et mue d'un mouvement de balancier, si bien que les lames déchiraient les chairs sans aucune possibilité d'échapper à la mise à mort.

Durant cette torture, Bathory attendait, nue, dans une baignoire placée en dessous de la cage, que le sang ainsi versé la recouvre.

S’organisant pour ses sacrifices, la Comtesse enferma les jeunes filles ramenées par ses complices dans des petites cellules au sous-sol du château, en attente. Ces jeunes filles étaient sacrifiées en fonction des besoins de Bathory, tandis que les cellules étaient au fur et à mesure réapprovisionnées par de nouvelles "recrues". 

 

Se propulsant encore plus haut dans l’horreur, Bathory organisa un copieux repas pour plusieurs de ces jeunes filles, qui furent pour cette occasion libérées de leurs prisons. A la fin de ce repas, les chandelles furent soufflées plongeant la salle dans le noir, et promettant un quelconque spectacle aux jeunes filles. En fait de spectacle, les gorges des jeunes filles furent une à une rapidement tranchées par les complices de Bathory, tandis que celle-ci trônait en bout de table, complètement extasiée par

le spectacle sanguinaire de la mort.

Mais tous ces sacrifices ne parvenaient plus à maintenir la jeunesse de Bathory. Aussi, désemparée, elle alla trouver la Sorcière de la Forêt, une sorcière plus démoniaque que les autres répondant au nom de Majorava.

Selon Majorava, le sang versé n'aura de véritable efficacité sur une grande dame telle la Comtesse Bathory que s'il provient de jeunes filles au sang noble. A partir de ce moment, des jeunes filles au sang bleu furent séquestrées et sacrifiées dans les souterrains du château de Bathory à la place des servantes. Selon les dires, Majorava aurait été un véritable élément déclencheur de la folie sanguinaire de Bathory. Après la rencontre entre la Comtesse et la sorcière, les tortures et les cruautés auraient doublées de violence.

 

Erzébeth a été arrêtée, jugée et condamnée peu de temps après. 

 

  

Arrestation, enquêtes et accusations

 

Entre 1602 et 1604, le pasteur luthérien István Magyari vient se plaindre à la fois publiquement et à la cour de Vienne suite à certaines rumeurs concernant des atrocités commises par Élisabeth Báthory. Les autorités mettent un certain temps avant de répondre aux plaintes de Magyari.

Finalement, en 1610, l'empereur Matthias Ier du Saint-Empire charge György Thurzó, palatin de Hongrie, de l'enquête.

 

 

György Palatin Thurzo (cousin)

György Palatin Thurzo (cousin) 

  

En mars 1610, Thurzó demande à deux notaires de rassembler des preuvesAvant même d’avoir obtenu des résultats, Thurzó commence à négocier avec le fils d’Élisabeth et ses deux beaux-fils.

Après la mort du pasteur de la Cour, qui a célébré l’office d’un nombre incroyable de jeunes filles recrutées au château, un pasteur plus lucide et plus courageux reprit le flambeau. Il prit connaissance des comptes des inhumations très rigoureux tenus par l’ancien pasteur, et ne tarda pas à se poser des questions par rapport à toutes ces jeunes filles mortes dans des circonstances très floues.

De plus il connaissait les rumeurs qui paralysaient le peuple.

Il refusa alors de célébrer l’office des nouvelles jeunes filles dont la cause de la mort n’était pas claire, se dressant ainsi sur la voie sanguinaire de la Comtesse. Soupçonnant les crimes, le pasteur fit son enquête et s’aventura dans les souterrains et les caves du château via la crypte reliant l’église au château.

 

Ses doutes furent confirmés : il y découvrit un grand nombre de cercueils rudimentaires dans lesquels reposaient les corps décomposés de jeunes filles. Se sentant menacée par ce pasteur, Bathory tenta de l’empoisonner, sans succès, celui-ci ne mangeant pas le gâteau qu’elle lui fit parvenir.

Les Hauts Dignitaires du royaume ne tardèrent pas à être alertés et le Comte Thurzo s’entretint avec Bathory à propos des rumeurs et des preuves de sa culpabilité (lettres et comptes des pasteurs). La Comtesse nia ardemment les faits reprochés reconnaissant être sévère avec ses gens, mais pas criminelle.

 

Le 29 décembre 1610, à la tête d'une troupe armée et accompagné du curé de Csejthe et en présence des deux gendres d'Elizabeth, le comte Thurzo, le cousin d'Elizabeth pénétra dans le grand château au moment même où se déroulait l'une de ces orgies sanglantes. Ils découvrirent plusieurs douzaines de jeunes filles, d'adolescentes et de jeunes femmes. 

Certaines étaient affaiblies, presque complètement vidées de leur sang ; d'autres, dans un état d'hébétude totale, étaient encore intactes : c'était le bétail réservé aux prochaines orgies. Par la suite, on exhuma une cinquantaine de cadavres de jeunes filles dans les cours, les dépendances du château et les sous sols.

Lorsque le comte Thurzo se présenta devant elle, elle ne songea pas un seul instant à nier l'évidence. Aux accusations que lui porta légalement son cousin, la comtesse s'enferma dans un mutisme hautain.

 

Un procès et une exécution auraient causé un scandale public et jeté la disgrâce sur une famille noble et influente qui, à l’époque, règne sur la Transylvanie ; la fortune d’Élisabeth – considérable – aurait été saisie par la couronne. Thurzó se résout à assigner la comtesse à résidence.

On dénombre plus de 300 témoignages collectés en 1610 et 1611.

Les rapports du procès comprennent les témoignages des quatre accusés, ainsi que ceux de treize autres témoins, notamment le « castellan », et le reste du personnel du château de Sárvár. Ses premières victimes seraient de jeunes paysannes de la région, attirées à Čachtice par des offres de travail bien payé pour être servantes au château. Plus tard, elle aurait commencé à tuer des filles de la petite noblesse, envoyées chez elle par leurs parents pour y apprendre l’étiquette. Des rapts semblent aussi avoir été pratiqués.. Les descriptions de tortures mises en évidence durant le procès sont souvent basées sur l'ouïe dire.

 

Parmi les atrocités décrites (et probables), on cite notamment :

 

Certains témoins mentionnent des proches qui seraient morts au château. D’autres rapportent des traces de torture sur des cadavres ; certains étaient enterrés au cimetière, d’autres dans des lieux divers. Selon les confessions des accusés, Élisabeth Báthory aurait torturé et tué ses victimes non seulement à Čachtice, mais également dans ses propriétés à Bécko, Sárvár, Deutschkreutz, Bratislava, Vienne et, même, sur le chemin entre ces différents lieux.
En plus des accusés, plusieurs personnes sont mentionnées comme ayant fourni des jeunes filles à Élisabeth Báthory. Le nom d'Anna Darvulia – dont on ne sait presque rien – est ainsi cité : c'était sans doute une femme des environs, dont on dit qu’elle aurait joué un rôle important dans le déclenchement des agissements sadiques d'Élisabeth Báthory. Elle serait cependant morte avant cette dernière.
 
Le nombre total de jeunes filles torturées et tuées par Báthory reste inconnu, bien qu’on en mentionne une centaine entre les années 1585 et 1610.
Les estimations diffèrent grandement. Szentes et Fickó en rapportent respectivement 36 et 37 au cours de leur période de service. Les accusés estiment le nombre à une cinquantaine ou plus. Le personnel du château de Sárvár évalue le nombre de corps retirés du château à 100, peut être même 200. Un témoin au tribunal évoquera un carnet, dans lequel un total de 650 victimes aurait été consigné par Báthory elle-même. Ce carnet n’a été mentionné nulle part ailleurs et n’a jamais été découvert ; cependant, ce nombre fait partie de la légende entourant Báthory. 
 
Mais les chefs d'accusation sont parfois pris avec prudence par les historiens.
Comme le souligne la BBC, « la nature du procès rend toutes les preuves fournies suspectes, car elles ont été extirpées sous la torture ou des menaces de torture. »
Point que souligne également l'historien Miklós Molnàr, spécialiste de la Hongrie. Il n'est donc pas exclu que les témoins aient inventé ou exagéré des faits dans le seul but de mettre fin à leur supplice.
Par ailleurs, Molnar souligne aussi que la comtesse n'a pas eu la possibilité de se défendre contre ces accusations. Mais il précise toutefois : « Il est possible qu'elle ait commis ces crimes, rien n'est exclu, mais rien n'est prouvé. »
Certaines légendes populaires véhiculent aussi l'idée selon laquelle la comtesse se serait baignée dans le sang de ses victimes pensant que cela lui permettrait de conserver sa jeunesse. Mais comme le notent les historiens comme Radu Florescu, Raymond Mcnally et Molnàr, « cette accusation est absente des procès-verbaux et des correspondances » et n'est soutenue par aucune preuve, ni aucun témoin. 
 
En 1984, l'historien hongrois László Nagy avanca une théorie selon laquelle Élisabeth Báthory n'aurait pas commis ces crimes et aurait été victime d’une conspiration. Cette théorie a été cependant rejetée par György Pollák en 1986 
 
Néanmoins, en 1997, le Mourre, dictionnaire encyclopédique de référence en histoire, mentionne la thèse de László Nagy et la considère comme possible : « Il est possible que les horrifiques chefs d'accusations aient été inventés par certains membres de la famille pour soustraire Erzsébet à l'accusation suprême de haute trahison, car elle voulait contribuer avec ses gens d'armes et avec sa fortune personnelle à la lutte de son cousin Gabriel Báthory, prince de Transylvanie, contre les Habsbourg. Pour dissimuler l'action politique de la comtesse et pour éviter ainsi que la famille ne fut compromise, son mari a préféré qu'elle fut accusée de crimes de droit commun. »
 
 
Procès
 
Thurzó se rend à Čachtice le 29 septembre 1610, et fait arrêter Élisabeth Báthory, ainsi que quatre de ses serviteurs, accusés d’être ses complices.
On dit que les hommes de Thurzó auraient trouvé le corps d’une fille morte et celui d'une mourante. Une autre femme est trouvée blessée, d’autres enfermées. Tandis que la comtesse est assignée à résidence – et elle le restera jusqu'à sa mort –, ses complices sont poursuivis.
 
Un procès, préparé à la hâte, se tient le 2 janvier 1611 à Bytča et dura 5 jours, présidé par le juge de la Cour royale suprême, Theodosious Syrmiensis de Szuló, et vingt juges associés. Élisabeth elle-même ne comparaît pas au procès. 
  
Les accusés au procès sont : 
  • Dorotta Szentes, désignée aussi sous le nom de Dorkó,
  • Ilona Jó,
  • Katalin Benická,
  • Le nain János Újváry, Ibis ou Ficzkó.
1. Ficzko
Ficzko est un nain difforme et répugnant que Bathory a pris à son service alors qu'il était le bouffon du château. Il était chargé d’épier le personnel d’Erzébeth et de lui rapporter la moindre faute que faisaient ses servantes. Il l’aidait ensuite à trouver des idées de punition de plus en plus inhumaines.
 
2. Jo Ilona
Jo Ilona est la nourrice des enfants de Bathory.
Elle est aussi sa plus grande complice dans la cruauté et participait activement aux tortures. 
 
3. Dorko
Dorko est spécialisée dans les herbes, les rituels, les incantations et la magie noire. 
 
 
Outre le fait de prendre part aux rituels sanglants de Bathory, ces 3 complices étaient chargés de trouver et ramener des jeunes filles au château.
Par la persuasion tout d’abord (en faisant des promesses de nourritures, de beaux vêtements et en faisant miroiter le bonheur de la vie au château), mais par la force si nécessaire. Dorkó, Ilona et Ficzkó sont reconnus coupables et exécutés. Dorkó et Ilona ont les doigts arrachés, avant d’être jetées au feu, tandis que Ficzkó, dont la culpabilité est jugée moindre en raison de son jeune âge, est décapité avant d’être jeté aux flammes. 
Un échafaud public est érigé près du château pour montrer que justice a été rendue.
Katalin Benická est condamnée à une sentence de prison à vie, car elle a agi uniquement sous la contrainte et l’intimidation des autres, comme en attestent les témoignages.
 
Le 17 avril 1611 la condamnation choisie par Thurzo pour Bathory est confirmée. 
 

Tour ou Elisabeth sera enfermée

 Tour ou Elisabeth sera enfermée

 
 
 
Dernières années et mort
 
Erzsébet fut donc emmurée, des maçons bouchèrent les fenêtres, hormis quelques centimètres carrés.
Durant trois ans et demi, elle vécut ainsi dans cette lugubre lueur de puits avec pour seule compagnie, son miroir.
 
Élisabeth, jamais poursuivie au tribunal, reste assignée à résidence dans une seule pièce de son château et ce, jusqu’à sa mort.
 
Le roi Matthias Ier du Saint-Empire incite Thurzó à la traîner en justice. Deux notaires sont envoyés pour collecter de nouveaux témoignages. Cependant, les lettres échangées entre l’Empereur et le Palatin, entre 1611 et 1613, laissent penser que Thurzó n’était pas enclin à attaquer la comtesse.
 
 
Le 21 août 1614, Élisabeth Báthory meurt dans son château et on dit que ceux qui la virent la trouvèrent d’une très grande beauté malgré ses 54 ans. Elle est enterrée à l’église de Čachtice.
 

église de Čachtice

 église de Čachtice

 
Elle avait rédigé un testament quelque temps auparavant, léguant deux de ses châteaux à sa fille Katharina, mais Pal étant l'unique héritier mâle, c'est à lui que reviendront tous les biens d'Élisabeth.