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Titre du blog : les-mordus-de-Twilight
Auteur : ptitecricri-du-tarn
Date de création : 12-04-2013
 
posté le 03-03-2016 à 19:34:28

Vampires du 19e S : Fritz Haarmann - le Vampire de Hanovre (1879-1925)

Fritz Haarmann -

Le Vampire de Hanovre (1879-1925)

 

 

Fritz Haarmann


 

 

Friedrich Heinrich Karl Haarmann (25 octobre 1879 – 15 avril 1925), dit Fritz Haarmann, connu aussi comme « le Boucher de Hanovre » et « le Vampire de Hanovre » est un tueur en série allemand considéré comme l'auteur des meurtres de vingt-sept garçons et jeunes hommes entre 1918 et 1924.

Il fut déclaré coupable de vingt-quatre meurtres et guillotiné.

 

Fritz Haarmann est né à Hanovre en 1879, sixième enfant de parents pauvres.

Haarmann est un enfant calme qui fuit les activités de garçons comme le sport et préfère s'amuser avec les jouets de ses sœurs. C'est un écolier médiocre.

À l'âge de 16 ans, il s'enrôle sous la pression de ses parents dans une académie militaire à Neuf-Brisach (en allemand Neubreisach). Il s'adapte d'abord à la vie militaire et il est bien noté pendant sa période de formation. Après juste un an à l'académie, il commence à souffrir de crises d'épilepsie et il est réformé pour raisons médicales.

 

Haarmann retourne à Hanovre et trouve un emploi dans une fabrique de cigares. Il est arrêté en 1898 pour agression sexuelle sur des enfants : déclaré irresponsable par un psychologue, il est envoyé dans une institution psychiatrique pour une durée indéfinie.

 

Six mois plus tard, Haarmann s'échappe et s'enfuit en Suisse où il travaille pendant deux ans avant de retourner en Allemagne. Il s'enrôle de nouveau comme militaire, sous un faux nom cette fois-ci, mais en 1902, il est à nouveau réformé pour raisons médicales. Il reçoit une pension militaire complète, retourne vivre chez sa famille, et trouve un emploi dans la petite entreprise que son père a fondée. Après une dispute et une violente bagarre avec son père, Ollie Haarmann, il est arrêté, accusé d'agression et à nouveau envoyé pour une évaluation psychiatrique. Cette fois, un médecin ne diagnostique pas d'instabilité mentale. Une cour annule néanmoins les charges et il retourne vivre dans sa famille.

Peu après, Haarmann tente d'ouvrir un petit commerce, mais il fait rapidement faillite

 

Les dix années suivantes, Haarmann vit de vols, de cambriolages et d'escroqueries. Il est fréquemment arrêté et purge plusieurs courtes peines de prison. Il commence progressivement à établir une relation avec la police de Hanovre en tant qu'informateur, principalement dans le but de détourner de lui l'attention de la police. Il déclara plus tard que la police commençait à le considérer comme une source sûre d'informations à propos des criminels d'Hanovre.

 

En 1914, Haarmann est déclaré coupable d'une série de vols et de fraudes et il est emprisonné juste au début de la Première Guerre mondiale.

À sa libération en 1918, il est frappé par la pauvreté de l'Allemagne à la suite de la Grande Guerre, le pays étant alors dans une grave situation économique. Cette situation favorise l'expansion de la criminalité et offre à Haarmann de nouvelles occasions d'y agir en marge : il reprend alors ses activités et il est comme avant utilisé comme indicateur par la police. 

 

  •  Les meurtres

Entre 1918 et 1924, Haarmann commet au moins vingt-quatre meurtres et est suspecté de trois autres.

La première victime connue est un jeune homme de 17 ans, Friedel Rothe. Quand Rothe disparaît en septembre 1918, ses amis indiquent à la police qu'il a été aperçu pour la dernière fois en compagnie d'Haarmann. Sous la pression de la famille de Rothe, la police investit l'appartement d'Haarmann, le trouve en compagnie d'un jeune adolescent à moitié nu, et l'arrête pour agression sexuelle. Il est condamné à une peine de neuf mois d'emprisonnement, mais réussit à ne pas purger sa peine immédiatement.

 

En 1919, il rencontre un jeune fugueur, Hans Grans, qui devient son amant.

Haarmann purge ses neuf mois d'emprisonnement entre mars et décembre 1920. De nouveau, il regagne la confiance de la police et redevient informateur. Peu après sa mise en liberté, il s'installe dans un nouvel appartement situé au 27, Cellerstraße.

Peu après, Hans Grans emménage chez Haarmann. Haarmann occupe au moment de son arrestation une mansarde de la rue Rote Reihe. 

 

Les victimes suivantes d'Haarmann sont principalement des jeunes banlieusards, des jeunes fugueurs, et occasionnellement des prostitués qui évoluent autour de la gare de Hanovre. Selon la rumeur, Haarmann les entraîne jusqu'à son appartement, et les tue en les mordant à la gorge, parfois pendant l'acte sexuel. Toutes les victimes d'Haarmann sont démembrées avant de disparaître, généralement dans la rivière Leine qui traverse Hanovre.

Les objets et vêtements ayant appartenu aux victimes sont vendues au marché noir ou conservées par Haarmann ou son jeune amant, Hans Grans. Selon la rumeur également, Haarmann aurait vendu au marché noir de la chair humaine en la faisant passer pour du porc en conserve . Même si aucune preuve de ces activités n'existe, Haarmann gagne tout de même la réputation de vendeur de viande de contrebande. 

Haarmann et Hans Grans vendent les effets de leurs victimes pour un prix dérisoire au marché noir et en gardent d'autres pour eux. Haarmann déclara que même si Grans était au courant de beaucoup de ses meurtres, et qu'il lui avait demandé personnellement de tuer deux des victimes pour qu'il puisse obtenir leurs vêtements et effets personnels, Grans n'était pas concerné par les meurtres. 

  

  •  Enquête

Haarmann est finalement interpellé quand de nombreux ossements qu'il a jetés dans la rivière Leine s'échouent en aval en mai et juin 1924.

La police décide de draguer la rivière et découvre plus de cinq cents os humains ultérieurement confirmés comme provenant d'au moins vingt-deux individus. Les soupçons se portent rapidement sur Haarmann, déjà condamné pour agressions sexuelles sur mineur et déjà suspect dans la disparition de Friedel Rothe en 1918.

Haarmann est placé sous surveillance : dans la nuit du 22 juin, on le voit rôder dans la gare ferroviaire de Hanovre. Il est rapidement arrêté après avoir essayé d'emmener un garçon jusqu'à son appartement. Le logement d'alors de Haarmann, une mansarde située rue Rote Reihe, est fouillé et on y trouve des effets personnels de plusieurs jeunes hommes disparus, et de grandes marques de sang sur les murs. Haarmann tente d'expliquer ce dernier fait par son activité illégale de boucher. Pendant l'interrogatoire, Haarmann confesse rapidement le viol, le meurtre, et le dépeçage de jeunes gens depuis 1918. Quand on lui demande combien il en a tué, il répond « quelque part entre cinquante et soixante-dix ».

 

Des enquêteurs montrent l'entrée de l'appartement d'Haarmann, rue Rote Reihe 

 

 

Des enquêteurs fouillent un poêle à l'appartement d'Haarmann, rue Rote Reihe à Hanovre 

 

 

 Photo de police de la mansarde d'Haarmann, rue Rote Reihe

 

La police ne parviendra néanmoins à l'incriminer que de vingt-sept disparitions. On note que seul un quart des objets personnels trouvés dans son appartement sont identifiés comme ayant appartenu aux victimes. 

 

Fritz Haarmann entouré d'agents de la police judiciaire en novembre 1924 

  • Son procès

Le procès de Fritz Haarmann commence le 4 décembre 1924.

 

 

Fritz Haarmann est amené au Tribunal en décembre 1924 

Haarmann est accusé du meurtre de vingt-sept garçons ou jeunes gens disparus entre 1918 et juin 1924. Le procès est spectaculaire car c'est un des premiers événements médiatiques dans l'Allemagne de l'époque. Le terme de « tueur en série » n'existant pas à l'époque, le public et la presse manquent de mots pour décrire l'affaire.

 

Haarmann, à son procès en 1924, est assis entre deux tableaux noirs dont l'un

représente le plan de son appartement 

Haarmann est simultanément qualifié de « loup-garou », de « vampire », et d'« Homme-Loup ». Outre de la cruauté des crimes commis, l'opinion publique se scandalise également du rôle de la police dans l'affaire : Haarmann était un indicateur de police qui dénonçait fréquemment d'autres criminels aux autorités, en était parfaitement connu, mais jusqu'à son interpellation, la police l'avait négligé comme suspect bien que certaines des victimes aient été vues pour la dernière fois en sa compagnie 

 

Le procès dure à peine deux semaines.

Le 19 décembre 1924, Haarmann est déclaré coupable de vingt-quatre des vingt-sept meurtres et condamné à mort.

Il est acquitté de trois meurtres qu'il nie, même si des effets personnels de certaines victimes ont été trouvés en sa possession ou chez certaines de ses relations au moment de son arrestation. Haarmann ne fait pas appel du verdict.

 

Haarmann est guillotiné le 15 avril 1925. Ses derniers mots avant d'être exécuté sont :« 

"Je me repens, mais je n'ai pas peur de la mort."

 

  • Suite de l'affaire : Hans Grans - Victimes inhumées

Hans Grans est d'abord jugé pour incitation au meurtre dans le cas d'Adolf Hannappel, apprenti menuisier de 17 ans disparu de la gare ferroviaire de Hanovre le 11 novembre 1923. Des témoins ont vu Grans en compagnie d'Haarmann, pointant du doigt Hannappel. Haarmann affirme à ce sujet que c'était un des deux meurtres commis à l'insistance de Grans. Grans est condamné à mort. La découverte d'une lettre de Haarmann adressée au père de Grans où Haarmann soutient l'innocence de Grans mène à un second procès et une peine de prison de douze ans. Après avoir purgé sa peine, Hans Grans a continué de vivre à Hanovre, jusqu'à sa mort en 1975.

 

Les restes des victimes d'Haarmann sont inhumés ensemble dans une fosse commune du cimetière de Stöckener, en février 1925. En avril 1928, un grand mémorial de granite en triptyque portant les noms et âges des victimes est érigé sur la fosse commune.

La tombe commune des victimes de Haarmann 

Après son exécution, la tête d'Haarmann est préservée dans un bocal par des scientifiques pour examiner la structure de son cerveau. La tête d'Haarmann est maintenant conservée à l'école médicale de Göttingen.

L'affaire suscita de nombreux débats autour de la peine de mort, de la façon de considérer les délinquants malades mentaux, des méthodes d'enquête de la police, et de l'homosexualité.

 

***

Ses victimes

  

Fritz Franke

17

ans 

12 février 1923Franke était originaire de Berlin
Wilhelm Schulze

17

ans 

20 mars 1923Schulze était apprenti écrivain
Roland Huch

16

ans 

23 mai 1923Étudiant, disparu de la gare ferroviaire de Hanovre
Hans Sonnenfeld

19

ans 

mai 1923Fugueur de la ville de Limmer
Ernst Ehrenberg

13

ans 

25 juin

1923

Disparu en faisant une course pour ses parents

Heinrich

Struß

18

ans 

24 août 1923Haarmann était en possession de l'étui du violon de Struß quand il a été arrêté
Paul Bronischewski

17

ans 

24 septembre 1923Disparu sur le trajet pour rendre visite à son oncle
Richard Gräf

17

ans 

septembre 1923Disparu après avoir dit à ses amis qu'un détective lui avait trouvé un travail
Wilhelm Erdner

16

ans 

12 octobre 1923

Disparu de la gare de Hanovre.

Haarmann a vendu la bicyclette d'Erdner

Hermann Wolf

15

ans 

24 ou 25 octobre 1923Les vêtements de la victime menèrent à Haarmann et à ses connaissances
Heinz Brinkmann

13

ans 

27 octobre 1923Disparu de la gare de Hanovre après avoir manqué son train pour rentrer chez lui, à Clausthal
Adolf Hannappel

17

ans 

11 novembre 1923

Apprenti menuisier.

Des témoins ont vu Haarmann approcher Hannappel.

Adolf Hennies

19

ans 

6 décembre 1923Hennies disparaît pendant qu'il cherche du travail à Hanovre
Ernst Spiecker

17

ans 

5 janvier 1924Disparu sur son trajet pour aller témoigner à un procès
Heinrich Koch

20

ans 

15 janvier 1924Koch était connu pour être une connaissance de Haarmann
Willi Senger

19

ans 

2 février 1924Les vêtements de la victime furent retrouvés dans l'appartement d'Haarmann après son arrestation
Hermann Speichert

16

ans 

8 février 1924Apprenti électricien
Alfred Hogrefe

16

ans 

6 avril 1924

Apprenti mécanicien.

Tous les vêtements d'Hogrefe menèrent à Haarmann ou à Grans

Hermann Bock

22

ans 

avril 1924Vu pour la dernière fois par ses amis marchant vers l'appartement de Haarmann
Wilhelm Apel

16

ans 

17 avril 1924Disparu en allant travailler
Robert Witzel

18

ans 

26 avril 1924Haarman admet avoir jeté les restes de Witzel dans la rivière Leine
Heinrich Martin

14

ans 

9 mai 1924

Apprenti serrurier,

disparu de la gare de Hanovre

Fritz Wittig

17

ans 

26 mai 1924Haarmann insiste sur le fait que Grans lui ordonna de commettre ce meurtre et celui de Hannappel
Friedrich Abeling

10

ans 

26 mai 1924

La plus jeune victime.

Restes jetés dans la rivière Leine

Friedrich Koch

16

ans 

5 juin 1924

Disparu sur le chemin de la faculté,

vu pour la dernière fois en compagnie de Haarmann

Erich de Vries

17

ans 

14 juin 1924Haarmann guide la police jusqu'aux restes d'Erich après son arrestation

 

***

  • Films

Le cas de Fritz Haarmann a inspiré au moins trois films.

 

  1. Le grand classique M le maudit qui met en vedette Peter Lorre, sorti en 1931 et dirigé par Fritz La,g, est inspiré par les crimes de Fritz Haarmann, tout autant que ceux de deux autres tueurs en série allemands du début du vingtième siècle : Peter Kürten, tueur d'enfants de Düsseldorf, et Carl Großmann.
  2. Le film La Tendresse des loups (Die Zärtlichkeit der Wölfe), sorti en juillet 1973, est directement basé sur les crimes de Haarmann. Le film, dirigé par Ulli Lommel, donne à Kurt Raab le rôle de Haarmann
  3. Le film le plus récent à être basé sur la folie meurtrière d'Haarmann, Der Totmacher (L'Homme de la mort), est sorti en 1995. Le film se concentre sur les enregistrements des examens psychiatriques de Haarmann par Erich Schultze, un des principaux experts psychiatres du procès. L'intrigue de Der Totmacher est centrée autour des interrogatoires de Haarmann après son arrestation, quand il est interrogé par un psychiatre de la Cour