-"Bonne idée. Mais qui choisir ?"
Daniel, vendeur de pièces détachées pour automobiles, à sa petite idée.
Dans les bureaux administratifs de son entreprise, un certain Franck Hackert, un grand type de 33ans, lui paraît être une victime désignée.
L'odeur du cadavre
Le 6 Juillet 2001, Franck Hackert est invité à dîner chez Manuel et Daniel Ruda.
Après quelques apéritifs, il s'aprête à savourer le gaspacho mitoné par madame Ruda quand, soudain, Daniel surgit devant lui vêtu d'une cape noire et d'un masque effrayant, un marteau dans la main droite.
-"Tu dois mourir" ! crie Daniel, "et tu as beaucoup de chance".
Il abat trois fois le marteau sur le crâne de Franck, qui s'écroule en gémissant.
Manuela revient après une courte éclipse, elle aussi vêtue d'une cape et le visage masqué. Elle tient un long couteau dans la main, et en confie un autre à Daniel. Tous 2 se jettent sur Franck et le lardent de 66 coups de couteau, faisant jaillir le sang un peu partout dans le salon.
Une fois leur invité mort, ils le mettent nu, l'allongent sur la table et boivent son sang.
Manuela plante un bistouri dans le torse de leur victime, et Daniel découpe un pentagramme dans le ventre du mort. Après avoir couché le cadavre prèes du cercueil qui trône non loin du lit, Manuela se déshabille et frotte son corps nu contre celui de leur victime. Puis elle s'allonge dans le cercueil et appelle Daniel qui vient lui faire l'amour.
Pendant trois jours, Manuela et Daniel se terrent dans l'appartement où le mort se décompose. Ils savent que, tôt ou tard, la police découvrira que Franck devait passer la soirée chez eux. La double absence de Franck et de Daniel au travail va éveiller des soupçons.
Après avoir retiré de l'argent à un distributeur de billet, Daniel et Manuela s'enfuient dans leur bus volkswagen. Ils l'ignorent, mais l'odeur pestilentielle de cadavre attire l'attention des voisins qui appellent la police. La porte de leur appartement est forcée deux jours après leur départ.
Une semaine après le début de leur cavale, ils sont arrêtés par la police alors qu'ils font une halte à une station-service non loin de la ville de Jena. Ni l'un ni l'autre n'éprouvent le moindre remords.
-"Nous ne sommes pas des meurtiers, mais les executants d'une puissance supérieure, celle de Satan. Franck devrait être heureux d'être mort, il a rejoind le prince des ténèbres".
Des propos qui font douter de leur équilibre mental. Aussi, le juge d'instruction charge-t'il les psychiatres d'examiner les accusés. Tous deux souffrent de profonds troubles de la personnalité, mais sont aptes à être jugés.
Le goût du sang
Le procès de Manuel et Daniel Ruda, alors âgés de 23 et 26ans, s'ouvre au début du mois de janvier 2002.
Face aux parents de la victime, les accusés ricanent, font des bras d'honneur, profèrent des injures... Manuel vient donner, à la barre, sa version de faits survenus le 6 juillet 2001.
-"Nous ne sommes pas des meurtiers. Ils s'agissait d'executer un ordre de Satan. Ce n'était ni bien, ni mal, simplement un ordre. Nous voulions être sûr que la victime souffrirait le martyre, pour être plus vite assise à côté de Satan. Daniel et moi, poursuit-elle, nous étions prêts à mourir et à devenir de vrais vampires. mais la lueur autour du corps de Franck s'est estompée, alors j'ai su qu'il était trop tard pour passer de l'autre côté."
Dieter Justinsky, le procureur, dira que de toute sa vie il n'a vu tel déploiement de cruauté et de dépravation. Manuela et Daniel Ruda ont tout simplement le goût du sang et du meurtre.
Puis, l'accusateur public mentionne une liste de trente noms de futures victimes, parfois des proches ou des amis, découverte dans un carnet du couple.
-"Vous auriez osé assassiner vos parents"? demande Justinsky d'un ton indigné
-"Bien sûr", répond Manuela," puisque tel était le souhait de Satan. "
L'avocat de Daniel cherchera à minimiser le satanisme de son client et de sa femme Manuel.