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Titre du blog : les-mordus-de-Twilight
Auteur : ptitecricri-du-tarn
Date de création : 12-04-2013
 
posté le 04-03-2016 à 18:46:20

Présentation des Vampires a travers les 5 continents - ASIE

 

 

Asie

 

 

 

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JAPON 

 

Japon

 

 

 

Yuki Onna, le fantôme des neiges

 

La Yuki Onna 雪女, ou femmes 女 des neiges 雪, est un yûrei 幽霊, c’est-à-dire un fantôme japonais, et fait donc partie des yôkai 妖怪, nom attribué aux êtres surnaturels comme les esprits, démons et autres monstres du folklore de l’archipel.

Bien qu’elle soit dotée de plusieurs noms, selon les régions où elle apparaît ou les légendes qui sont racontées à son sujet, le nom de Yuki Onna est un nom générique et facilement identifiable qui englobe un certain nombre de « sous-catégories », mais qui ne change pas la nature de cet esprit ou ce qu’il représente. Elle est très présente jusqu’à aujourd’hui, intervenant dans de nombreux films, mangas et jeux vidéos, et certaines de ses nombreuses apparitions ont été consignées tout au long de l’histoire ou racontées oralement de génération en génération, faisant vivre et concrétisant ce fantasme représentatif d’un mélange de peur et de beauté

 

 

Yuki Onna

 

 

Description du personnage et historique

 

 

La Yuki Onna serait une femme de taille immense, parfois citée comme faisant plus de 3 mètres de haut, de très grande beauté et d’apparence sereine mais dont le regard diabolique serait capable de tuer ne serait-ce que par la terreur qu’il inspire.

Selon les versions, ses cheveux peuvent être noirs ou blancs, sans doute par assimilation avec la neige ou dans le but de se fondre plus facilement dans le paysage. Ses lèvres sont bleues, rappelant la glace ou la couleur d’une personne morte de froid, et sa peau est si pâle qu’elle est souvent décrite comme transparente, seuls certains traits de son visage et ses cheveux se distinguant alors au milieu du paysage ; et bien sûr, sa peau est très froide au toucher.

Elle est parfois décrite comme portant un kimono mais le plus souvent nue, accentuant encore à la confusion avec le décor qui l’entoure. Elle se déplace sans laisser de traces et donc en flottant, mais elle n’a sans doute pas de pieds comme l’ensemble des fantômes japonais (ce qui n’est pas le cas des autres catégories d’êtres surnaturels au Japon). Si elle se sent menacée, elle peut se transformer en épais brouillard ou en neige. Elle est décrite dans certaines légendes comme une petite fille ayant une jambe et un seul œil, comme la Shikkenken, mais cet aspect est beaucoup plus rare et la plupart correspondent à la description ci-dessus.

D’un point de vue psychologique, elle serait la personnification de l’hiver et la concrétisation de la peur inspirée par les blizzards, en particulier dans les régions à très fort enneigement et dont les hivers peuvent être rigoureux, comme dans le nord de l’archipel mais aussi le centre du Honshû, très montagneux et facilement isolé. Elle justifierai ainsi cette peur et donnerait une raison aux nombreux corps retrouvés suite à une tempête de neige, ainsi qu’aux personnes disparues dans le même contexte, sans pour autant oublier l’aspect serein des paysages enneigés malgré le danger qu’ils représentent, et leur beauté.
Elle serait à l’origine l’esprit d’une personne décédée dans ces conditions, ou bien une divinité lunaire. Représentée jusqu’au XVIIIème siècle comme un esprit démoniaque, le côté plus humain du personnage, ou tout du moins fantomatique, apparaît de plus en plus par la suite.

Elle est mentionnée pour la première fois dans la littérature japonaise dans le Sôgi Shokoku Monogatari, ou « Légendes de diverses régions, par Sôgi », daté de 1690 et composé de textes du prêtre bouddhiste Sôgi (1421-1502), célèbre poète renga (nom donné à un type de poésie collaborative à l’origine des haiku) de la fin de la période Muromachi (1333-1573) (les dates étant identiques dans toutes les sources consultées, les textes ont peut-être été regroupés et édités bien après sa mort même s’ils étaient déjà connus individuellement, d’où l’écart de dates.). Les légendes japonaises étant avant tout une tradition orale, cette légende est peut-être encore bien plus ancienne, mais celle de la Yuki Onna sera surtout popularisée par l’un des ouvrages de Lafcadio Hearn sur lequel je reviens plus loin. 

 

Contexte d’apparition et types d’attaques

 

La Yuki Onna apparaît essentiellement de nuit, dans un contexte de tempête de neige, mais son action sur les humains varie d’une légende à l’autre et connaît pas mal de spécificités régionales. Elle est souvent liée aux enfants, et certains de ses aspects peuvent rappeler certains personnages de notre propre folklore, non seulement les fantômes mais aussi les vampires ou les succubes.

Elle apparaît le plus souvent aux voyageurs pour les geler avec son propre souffle, ou les perd volontairement afin qu’ils finissent par mourir de froid naturellement.
Elle apparaît aussi régulièrement avec un enfant dans les bras, en particulier devant des parents ayant perdu le leur, en leur demandant de tenir celui-ci. L’enfant une fois dans leur bras grossi de façon démesurée jusqu’à ce que la victime ne puisse plus bouger et meure gelée, l’enfant en question s’avérant être un énorme bloc de glace (légende similaire à celle d’Ubume, bien qu’il s’agisse pour celle-ci d’une pierre). Cette version est surtout présente dans la préfecture d’Aomori.
Elle peut aussi mener des actions plus directes et agressives en attaquant des habitations avec son souffle, provoquant des rafales qui ouvrent les portes, les victimes finissant gelées dans leur sommeil, mais une invitation, comme dans beaucoup d’histoires d’esprits y compris chez nous, peut alors être nécessaire afin qu’elle pénètre dans les maisons.
Dans la préfecture de Niigata, non seulement elle gèle les gens mais elle arrache aussi le foie des enfants vivants. Dans celles d’Iwate et de Miyagi, elle aspire la vie de ses victimes, parfois leur sang. Dans la préfecture d’Ibaraki, elle appelle les passants avant des les pousser dans un ravin s’ils l’ignorent. De façon plus sporadique, elle utilise la faiblesse des hommes pour aspirer leur vie ou les geler pendant l’acte sexuel.

Bien que ces actes paraissent effrayants et surtout agressifs, une partie des légendes a été racontée par des « spectateurs », des personnes présentes ayant vu ces phénomènes ; il semble donc qu’elle soit malgré tout capable d’épargner des vies, et plus particulièrement celles d’hommes jeunes et beaux, comme raconté dans les légendes que je vais développer plus loin.

Selon les traditions, elle peut également apparaître à date fixe, comme les nuits de pleine lune, ou le 15 janvier dans la préfecture d’Iwate également appelé koshôgatsu 小正月 ou « petit nouvel an », moment important puisqu’il s’agit de la date où sont faites les prières pour les récoltes à venir. Dans le district de Nishitsugaru (Aomori), elle apparaît pendant un mois à partir du jour de l’an, et repart le 1er février, étant alors considérée comme toshigami 年神 ou « divinité de la nouvelle année ». La frontière entre yôkai et kami est parfois floue au Japon : les kami peuvent ressembler à de simples êtres surnaturels et parfois être vénérés ou craints de la même façon qu’un yôkai, les deux mondes étant essentiellement peuplés de ce que l’on qualifie ici d’esprits mais dont le sens est très large au Japon. Qu’il s’agisse de dieux, d’ancêtres ou de personnes décédées dans des conditions particulières, ayant ainsi acquis un statut lui-même particulier auprès du monde des vivants. 

 

Légendes et récits

La légende la plus célèbre de la Yuki Onna a été écrite par Lafcadio Hearn (ou Yakumo Koizumi 1850-1904), écrivain essentiel dans la connaissance du folklore japonais, dans son recueil « Kwaidan : Stories and Studies of Strange Things » (1904). Elle lui aurait été rapportée par un fermier de la province de Musashi (actuelles préfectures de Tôkyô et Saitama).

Un jour, deux bûcherons, Minokichi et Mosaku, se font surprendre par une tempête de neige. Ne pouvant plus prendre le ferry qui les ramènerai chez eux, ils errent à la recherche d’un abri et finissent par trouver une cabane dans laquelle ils se réfugient, où ils décident de passer la nuit. Les heures passant et le froid s’accentuant, Minokichi se réveille et surprend une créature féminine d’une grande beauté soufflant sur le vieux Mosaku et lui prenant la vie par la même occasion. Surprise et en colère, elle décide malgré tout devant sa jeunesse et sa beauté de l’épargner, en lui faisant promettre de ne jamais raconter à quiconque ce qu’il a vu au cours de la nuit. Bien des années plus tard, Minokichi, marié a une femme splendide et père d’une dizaine d’enfants, finit par se confier à sa femme, admiratif devant sa beauté et surpris du fait qu’elle ne vieillissait pas, car elle lui rappelait parfois la Yuki Onna rencontrée dans la cabane autrefois. Furieuse, sa femme lui avoue qu’il s’agit d’elle-même, mais de nouveau elle ne se décide pas à le tuer car ils ont des enfants et elle veut qu’il s’en occupe ; cette fois, elle lui promet de revenir s’il n’est pas un bon père pour eux. Alors elle fond et disparaît pour toujours.

Un récit similaire dans le folklore japonais donne comme raison que ne s’étant pas confié à un être humain, elle ne pouvait pas considérer son acte comme une trahison et elle l’a ainsi épargné, disparaissant de la même façon. 

 

Dans le Sôgi Shokoku Monogatari cité plus haut, la Yuki Onna est aperçue à la lisière d’une forêt de bambou, vêtue d’un kimono simple (sans doublure) et arborant un air étrange. Elle semble avoir la vingtaine et apparaît comme quasi-transparente, et elle mesure plus de 3 mètres de haut.

Dans la région d’Oguni (préfecture de Yamagata), la Yuki Onna, appelée Yuki Jorô ou courtisane des neiges, apparaît les nuits de pleine lune et de forte neige. Il s’agit ici d’une divinité de la lune qui, s’ennuyant dans le Royaume Céleste ou ce que l’on peut considérer comme tel (une sorte de monde des dieux), serait descendue explorer la Terre. Elle n’aurait plus jamais réussi à en repartir. Elle a pour habitude d’enlever les enfants et se trouve toujours accompagnée de sa nombreuse « progéniture ».

Une autre légende aurait été racontée à l’auteur Mizuki Shigeru (1922- ), une autre figure importante pour ceux qui s’intéressent au folklore japonais et plus particulièrement aux yôkai, auteur du manga Ge Ge Ge no Kitarô.
Un chasseur et son fils se trouvaient dans les monts Okuchichibu (centre du Honshû, zone correspondant à ce que l’on appelle les Alpes japonaises), lorsqu’ils ont été surpris par le blizzard et se sont retrouvés complètement aveuglés. Une fois la nuit tombée, ils ont aperçu la silhouette d’une femme, mais le père a interdit à son fils de la regarder ou même de lui adresser la parole. Le fils a malgré tout jeté un coup d’œil au personnage avant qu’il ne parte : il s’agissait d’une femme très pâle vêtue d’un kimono à rayures rouges qui les fixait, avant d’accélérer le pas et de s’évanouir dans la tempête. Une fois rentrés et en sécurité, le père a expliqué à son fils qu’il ne fallait jamais lui parler au risque d’être dévoré.

Très peu de protections semblent exister contre cet esprit, bien que selon plusieurs légendes elle soit très sensible à l’eau chaude, comme celles de la Tsurara Onna ou « femme stalactite », une femme née d’une stalactite détachée par un homme qu’elle va épouser. Ce dernier lui demande de prendre un bain chaud pour se relaxer, soit pour calmer ses ardeurs, soit parce qu’il ne l’a jamais vue se laver (selon les versions). La Tsurara Onna fond alors dans le bain et il n’en reste plus qu’une flaque à la surface. Mais une Tsurara Onna qui n’a pas fondu pourra se retransformer en stalactite afin de transpercer le cœur de celui qui l’a trahie.

De très nombreuses légendes entourant la Yuki Onna ou ses dérivés et d’aussi nombreux « témoignages » existent, trop pour tous les présenter ici dans leur totalité. Elle semble être essentiellement présente dans la moitié nord du Honshû, car bien que l’île d’Hokkaidô, pour laquelle je n’ai trouvé aucune référence à la Yuki Onna même si elle doit y exister, soit connue pour son climat extrêmement froid, le taux d’enneigement n’y est pas aussi élevé ; la quantité de neige tombant en hiver dans certaines régions du nord du Honshû peut être, y compris sans blizzard ou grande tempête, absolument impressionnante, ce que je confirme personnellement. Il n’y a alors rien d’étonnant à ce que ce type d’être hante l’imagination de ses habitants, comme de nombreuses reines ou princesses des neiges existent en Europe en Scandinavie ou en Russie par exemple.

Il s’agit avant tout d’un personnage à connaître car il est encore présent aujourd’hui dans de nombreux médias, en tant que personnage à part entière ou simplement cité, des films comme « Kwaidan » de Kobayashi (directement tiré du livre de Lafcadio Hearn du même titre) ou « Dreams » de Kurosawa, aux mangas et animes comme Bleach, Ranma ½, Yu Yu Hakusho ou One Piece, en passant par des jeux comme Shinobi 3D. Il fait partie du quotidien des japonais et de leur imaginaire, et de nos jours, comme pour notre croque-mitaine, elle est brandie comme une menace devant les enfants qui ne dorment pas ou qui passent trop de temps la nuit dehors. Quant à faire la part du vrai et du faux… 

 

 

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CHINE  

 

Chine

 

 

 

Jiang Shi

 

Créature du Folklore chinois, intermédiaire entre le zombie et le Vampire 

 

 Dans la tradition chinoise, le jiang shi (du chinois 殭屍 , pinyin jiāngshī : "cadavre raide" ; à prononcer "tjiang cheu") est un cadavre animé, se déplaçant par petits bonds, qui cherche à dévorer la force vitale des êtres vivants.

Le mythe du jiang shi s'est exporté en Corée où il est appelé gangshi, ainsi qu'au Japon où son nom est kyonshī. 

 

Origine légendaire

 

Selon les croyances taoïstes, le corps humain est le siège de différentes énergies vitales : le  (), le  () et le hun. Un jiang shi est créé lorsqu'après la mort, le pò n'arrive pas à quitter la dépouille, ce qui peut arriver pour différentes raisons :

Le cadavre revient donc à la vie, animé par le seul , et sort de son tombeau la nuit pour tuer ou dévorer les êtres vivants dans le but d'absorber leur .

Ainsi, bien qu'il soit souvent appelé "vampire chinois" par les Occidentaux, le jiang shi est davantage une sorte de Zombie qu'un Vampire au sens strict du terme.

Traditionnellement il ne suce pas le sang (bien que certains films modernes lui attribuent cette capacité), à l'inverse des vampires occidentaux modernes qui sont justement appelés "jiang shi suceurs de sang" en chinois. 
En revanche, le jiang shi présente de nombreuses similitudes avec les "morts mâcheurs", les Vampires traditionnels européens.

 

Aspect


Une caractéristique importante du jiang shi est qu'en raison du rigor mortis (la rigidité qui s'empare des cadavres quelques heures après le décès), il est forcé d'adopter un curieux mode de déplacement : il avance en sautant à pieds joints, les bras tendus devant lui.

La représentation traditionnelle du jiang shi a été fortement influencée par les nombreux films d'horreur le mettant en scène.

Le plus souvent, le jiang shi a l'aspect d'un cadavre anormalement bien conservé ; sa peau est livide ou gris-verte (bien que ses joues soient parfois fardées en raison du maquillage mortuaire), ses yeux cernés de noirs. Plus rarement, le corps se trouve dans un état de décomposition plus avancé. Il porte généralement le costume mortuaire dont on avait revêtu le défunt ; l'image popularisée par le cinéma est celle du costume des mandarins mandchous de la dynastie Qing.

Les jiang shi ont parfois les doigts terminées par des griffes ou par des ongles très longs qu'ils utilisent comme arme, des crocs (caractère non traditionnel lié probablement à l'influence grandissante du vampire occidental) ou de long cheveux blancs et épars. 

 

 

Moyens de protection

 

La tradition asiatique donne une multitude de ruses permettant de lutter contre le jiang shi. La méthode la plus répandue pour l'immobiliser, consiste à lui coller sur le front un carré de papier jaune sur lequel on aura écrit une formule magique. Ces talismans sont appelés  ().

On peut également neutralyser les jiang shi à l'aide d'un miroir, d'un bāguà (八卦, diagramme octogonal de divination), d'une clochette, d'une épée de maître taoïste, ou avec du sang de poule. On peut aussi répandre du riz ou des haricots dans la pièce, que le jiang shi se sentira obligé de compter un à un.

Le  est un principe de vie qui permet au cadavre de se mouvoir mais ce n'est en aucun cas le siège de l'intelligence ; aussi le jiang shi n'est pas très intelligent et n'a aucune identité propre. 
Le jiang shi est incapable de sauter au dessus d'un obstacle trop élevé. L'architecture chinoise traditionnelle place ainsi unménjiàn (門檻), une barre de de bois haute de 15 cm sur le seuil des portes, afin d'empêcher d'éventuels jiang shi de rentrer à l'intérieur des maisons.

Le jiang shi est parfois décrit comme un être aveugle qui repère les êtres vivants à leur respiration ; aussi on peut lui échapper en retenant son souffle.

 

 

Les déplacements de cadavres

 

Le mythe du jiang shi pourrait trouver son origine dans une pratique du folklore du Hunan, le « déplacements d'un cadavre sur une centaine de Li » (千里行屍) – un Li étant une unité de mesure chinoise correspondant à 500 m.

Selon la tradition chinoise, une personne qui décède et est enterrée loin de son foyer ne peut trouver le repos car son cadavre ressent le mal du pays. Dans une telle situation, les familles pauvres pouvaient faire rapatrier jusque chez elles les dépouilles de leurs proches en engageant des maîtres taoïstes du courant maoshan. Ceux-ci collaient des talismans sur le front des cadavres et leurs enseignaient à se déplacer en sautant à pied joint. Ces "processions de cadavres" parcouraient de longues distance pendant la nuit, le maître taoïste de tête sonnant une clochette pour écarter les mauvais esprits et avertir d'éventuels passants.

Cette légende peut s'expliquer par une pratique très répandue dans la région rurale du Xiangxi, à l'Ouest du Hunan, où beaucoup de gens pauvres devaient quitter leur village pour travailler ailleurs. Leurs dépouilles étaient ramenés suspendues par les bras à de longues perches de bambous. Lors de la marche, le balancement des bambous pouvait alors faire croire, observé à une longue distance, que les cadavres bondissaient ensemble à l'unisson.

 

Dans la culture chinoise

 

Le jiang shi a été une grande source d'inspiration de la littérature fantastique des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (la dernière, de 1644-1911) ; les ouvrages de cette époque dépeignent différents types de vampires, dont certains possèdent des pouvoirs magiques leur permettant de voler ou de provoquer des sécheresses. 
On peut notamment citer les livres Ce dont Confucius ne parle pas (子不語), de Yuan Mei (XVIIIème siècle), et les Notes du salon des petites herbes (閱微草堂筆記), de Ji Xiafeng (XVIIIème siècle).

 

Dans les années 80, l'industrie du cinéma hongkongais remet le jiang shi à l'honneur dans de nombreux films d'horreur/comédie. La saga de films Mister Vampire (殭屍先生, Jiāngshī Xiānsheng) de Ricky Lau a contribué à dépoussiérer le mythe et a définitivement fixé les caractéristiques du jiang shi moderne. 

 

 

 

La Femme renarde

 

femmerenard 

 

La femme renarde est un esprit bienveillant ou maléfique des croyances chinoises. Elle utilise le pouvoir (Yin/Yang) de la lune ou du soleil pour parfaire sa métamorphose. Elle peut être humaine, renarde ou les deux. Et elle se lie aux hommes (yang) pour puiser leur force et rester belle et immortelle. La femme renarde n’est pas toujours vu comme un « démon chinois« , mais elle en a les caractéristiques.

La femme renarde est une cousine des fées (créature du folklore européen), elle en a la morale et la beauté. 

 

Les esprits malins 

miniature Ying_Yang   Daji, était une femme renarde. Elle a vécu, y il a trois milles ans. Elle était une noble femme, mais elle fut donné au roi Di Xin (dynastie Shang). Elle devient sa concubine et sa favorite. Le roi en était fou, il oubliait sa place et la politique. Car il voulait absolument la satisfaire. Il fit venir pour une fête, un étang de vin et une foret de viande. Il fit écrire des musiques et des chants pour elle.  Daji était curieuse, alors le roi fit coupé les pieds à un homme qui ne craignait le froid, ouvrit le ventre d’une femme enceinte pour y voir l’intérieur. On la dit à l’origine du châtiment corporel, le paoluo (炮烙), cela la faisait rire. Elle fut exécuté quand la dynastie Shang tomba.

miniature Ying_Yang   les femmes renard seraient des vampires ou des mante religieuses, après avoir pratiquer l’acte sexuel, elle mange leur partenaire.

miniature Ying_Yang   les renards à 9 queues, viennent de l'Inde et sont toujours maléfique. 

 

Les esprits bienveillants

Quand elles sont bienveillantes souvent nous retrouvons une histoire d’amour avec un humain. Les contes sont très semblable aux histoires européennes entre une fée et un humain. Quand l’humain voit la vraie nature de sa femme ou la réduit à sa condition animal, le malheur s’abat.

miniature Ying_Yang   dans les textes de Liao Zhai (聊斋志异) nous retrouvons ses femmes renardes, bienveillante et sage, qui vivent dans les montagnes. 

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MALAISIE (Asie du Sud Est)

 

 

 

 

 vampire Malaisien

bajang

Le Bajang est considéré comme un démon en Malaisie, inclus dans la grande famille des Vampires.

Il a pour caractéristique être assoiffé de sang comme tout bon vampire européen. Il s’en prend souvent aux nouveaux nés ou aux femmes enceintes (les vergetures signifient qu’un bajang, vous a griffé  et s’est nourrit pendant votre grossesse). Cependant, il n’est pas libre, il est sous la domination de son maitre. Lors d’un rituel effectué à minuit, l’esprit est recrée ou réintroduit dans un corps fictif par un un Nécromancien. Ensuite le magicien devra le garder dans une cage de bambous et de feuilles et bien le nourri avec du lait et des œufs, souvent à chaque pleine lune. Les bajangs aiment vivre à l’écart de la civilisation dans des forets denses. A partir de là ; le bajang appartiendra pleinement à son maître et lui obéira au doigt et à l’œil. Attention, si le bajang est mal traité, il se révoltera contre son créateur.

Les corps utilisés pour introduire un bajang, sont souvent les enfants morts nés (être sans âme). Le vampire se développera dans ses organes. Souvent de sexe  masculin, il est reconnaissable sous l’apparence d’un putois (musang) ou d’un lézard (bajang ou badjang) avec des yeux oranges. Sous la forme humain, il serait comme un homme qui a trop vite grandit et vieillit. Il serait caractéristique avec sa peau brune, ses griffes et ses yeux oranges. Le bajang peut facilement se  métamorphoser.

Si jamais vous croisez la route d’un bajang, alors le malheur est à vos trousses (la maladie, le désastre…). Donc pour arrêtez ce danger, il ne faut pas tuer le bajang mais aussi la personne qui l’a crée.

Il existe certains charmes ou barrières de protection (des arbres magiques). Pour ne pas que les bajangs approchent des enfants, il est de coutume de mettre des objets pointus prés des berceaux (les ciseaux par exemple).Les bajangs sont crées pour la défense contre les ennemis, ils peuvent attaquer ou donner la maladie. 

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INDE
 

 
 

A bao a qou

 
vampire 
 
Vampire psychique d’Inde qui vit en léthargie sur la première marche de l’escalier de la tour de la Victoire à Chitor.

 Pour contempler le paysage le plus merveilleux du monde, il faut arriver au dernier étage de la Tour de la Victoire, à Chitor (Rajasthan). Il y a là une terrasse circulaire qui permet de dominer tout l’horizon. Un escalier en colimaçon mène à la terrasse, cependant un Vampire du nom d’ A bao a qou se réveille dès que quelqu’un monte les escaliers. Seuls les ignorants osent monter les marches de la tour. Ou ceux qui veulent voir un vampire psychique.

Dans l’escalier de la Tour de la Victoire, habite depuis le début du temps l’A Bao A Qou, sensible aux  âmes humaines. Il vit en état léthargique, sur la première marche, et jouit d’une vie consciente seulement quand quelqu’un monte l’escalier. La vibration de la personne qui s’approche de lui, lui insuffle la vie. En même temps, son corps et sa peau presque translucide commencent à se mouvoir. Quand quelqu’un monte l’escalier, l’A Bao A Qou se place presque sous les talons du visiteur et monte en saisissant le bord des marches usées par les pieds des générations de pèlerins. A chaque marche sa couleur s’intensifie, sa forme se perfectionne et la lumière qu’il irradie, est chaque fois plus brillante.

La preuve de sa sensibilité réside dans le fait qu’il arrive à obtenir sa forme parfaite seulement à la dernière marche. Quand celui qui monte est un être spirituellement évolué. Autrement l’A Bao A qou reste comme paralysé avant d’y arriver, son corps incomplet, sa couleur indéfinie et sa lumière vacillante. L’A Bao A Qou souffre quand il ne peut pas se former entièrement et sa plainte est un son à peine perceptible, semblable au frôtement de la soie. Mais quand l’homme ou la femme qui le font revivre, sont pure. L’A Bao A Qou peut arriver à la dernière marche complètement formée et scintillé d’une vive lueur bleue. Son retour à la vie est très bref car, le pèlerin redescendant, l’A Bao A Qou roule et tombe jusqu’à la marche initiale où, déjà il s’éteint en attendant son prochain visiteur. Il est seulement possible de le voir quand il arrive à la moitié de l’escalier, ou les prolongements de son corps l’aident à monter

Au cours des siècles, l’A Bao A Qou est arrivé une seule fois à la perfection.